HPI, multipotentiels : comment se vendre (vite et bien) quand on ne rentre pas dans les cases ?

J’entends très souvent des HPI me dire : « je n’arrive pas à entrer dans les cases pour me faire recruter ». Avoir un profil [très] atypique n’est en effet clairement pas, en général, un atout dans notre société en général.

Et si je vous disais qu’au contraire, cela peut être un véritable plus, différenciant, vous permettant d’identifier et de choisir un employeur et un environnement qui vous convienne mieux ? Si je vous disais qu’il ne tient qu’à vous pour contourner ce qui vous semble un mur infranchissable, pour faire « entrer votre carré dans un rond » ?

Comment réussir à faire valoir cette atypicité que vous portez / masquez parfois comme un boulet ? Comment identifier ces employeurs et recruteurs suffisamment « fous » pour avoir envie de vous ? Comment surtout réussir ce challenge dans un délai raisonnable ? La suite dans cet article.

Profil atypique : de quoi parle-t-on ?

Même si j’ai horreur de catégoriser ainsi, et d’être moi-même mis dans une case, comme tous les HPI / multi-potentiels, force est de constater que ces derniers ont des modes de fonctionnement assez nettement différents de la moyenne, et entre autres :

  • Une grande vitesse de raisonnement et de compréhension, qui peut conduire à de l’impatience
  • Un raisonnement arborescent, qui les fait s’intéresser à mille sujets à la fois, ouvrir 20 projets en même temps, et envisager autant d’options dans leurs projets (ce qui au passage, peut les rendre plus lents que la moyenne dans certaines situations)
  • Une aptitude à faire des liens originaux entre ces différents sujets, et ainsi à être très créatifs et innovants
  • Un niveau d’exigence plus haut que la moyenne, pour eux-mêmes en particulier, confinant parfois au perfectionnisme
  • Une forte capacité d’adaptation, qui les conduit souvent à être dans la sur-adaptation aux autres (et notamment, ne plus savoir ce dont ils ont vraiment envie)
  • Une grande appétence pour apprendre en permanence
  • Une grande appétence pour les défis, les challenges, la difficulté et la complexité
  • Une aptitude à l’anticipation, la prospective, la vision à long terme
  • Et aussi : une grande sensibilité.

On le voit bien, toutes ces caractéristiques présentent autant d’avantages que d’inconvénients.

Ces modes de fonctionnement si particulier font qu’ils apprennent et s’adaptent vite dans un nouveau poste, et s’y ennuient aussi vite. Ils ont souvent un CV rempli d’un grand nombre d’expériences, et souvent très différentes, sans forcément de rapport entre elles, tout du moins pas de rapport évident pour la majorité des personnes.

Ils ont aussi tendance à alterner salariat et entrepreneuriat, trouvant des avantages et inconvénients aux 2 situations, selon leurs besoins du moment : autonomie et liberté, ou besoin de sécurité financière (ils sont d’ailleurs plus sensibles que la moyenne à ce sujet).

Ils vont changer souvent d’employeur car ils ont du mal à trouver un environnement managérial qui leur convient, qui leur laisse suffisamment d’autonomie et de liberté pour s’épanouir pleinement.

Pour quelles raisons la majorité des employeurs ne veulent pas de vous, malgré votre grande valeur ?

Tous ces aspects sont perçus par un dirigeant ou un recruteur comme de la dispersion pour les HPI qui cherchent à se vendre auprès d’eux, ou comme une façon de ne pas rester en place, un manque de fidélité à l’employeur (ce qui, au passage, n’est pas du tout le cas).

La succession de leurs expériences sans rapport donne le sentiment d’un manque d’expertise, voire dans certains cas d’une forme d’imposture : selon la majorité, rester 2 ans voire 1 an ½ dans un poste n’est pas du tout suffisant pour atteindre un bon niveau d’expertise, or c’est ce qui se passe pour la majorité des HPI.

Le fait qu’ils aient du mal à se vendre, à exprimer leur valeur ajoutée, notamment parce qu’ils ressentent le plus souvent le syndrome de l’imposteur, renforce encore les doutes des recruteurs.

Et quand parfois, un recruteur prend conscience, en entretien, du réel niveau d’expertise – voire de poly-expertise – de son candidat HPI, le premier sentiment qui lui vient est « ce n’est pas possible ! ». Ou si vraiment il accepte ce fait, vient un autre risque : celui de faire peur à la hiérarchie qui va devoir le manager …

Il y a donc un grand nombre de raisons qui font que, en général, les HPI se font rejeter suite à un entretien, même quand ils ont su démonter leur expertise réelle.

Comment faire valoir votre valeur, votre différence ?

Le principal réflexe du HPI en situation d’entretien est conforme à l’attitude qui a été la sienne durant toute sa vie : la sur-adaptation. Autrement-dit, faire en sorte de ressembler le plus possible à ce qu’attendent les autres d’eux, ou ce qu’il croit qu’ils attendent : une personne lisse, homogène, avec un seul domaine d’expertise.

Bien évidemment, l’imposture ne prend pas vraiment, tant leur caractère différent est visible de l’extérieur. Comme on dit : chassez le naturel, il revient au galop. Et quand ils cherchent à être quelqu’un qu’ils ne sont pas, ils deviennent non performants. Ce n’est donc pas la bonne tactique !

Il s’agit d’être le plus possible soi-même. Mais cela ne suffit pas : le candidat HPI doit le faire avec une estime de soi suffisante pour ne jamais trembler ou être déstabilisé quand son interlocuteur semble surpris, voire embêté par son profil atypique. Vous direz alors que le risque de se faire rejeter est encore plus grand ; ce n’est pas si sûr : un candidat atypique et sûr de lui aura toujours plus de chances qu’un candidat qui donne le sentiment de se cacher derrière un masque, même plus « convenable » aux yeux du recruteur.

Comment identifier et solliciter [rapidement] les bons employeurs ?

Comme je dis souvent à mes clients : « il faut apprendre à ne pas perdre de temps avec les personnes qui ne voudront jamais de vous ». Dit autrement, plus vous serez vous-mêmes, plus vous saurez, rapidement trier parmi tous les recruteurs, ceux qui éventuellement auront une plus grande ouverture d’esprit par-rapport à votre profil atypique. Car oui, il y en a !

Il s’agit aussi, dans vos premiers contacts, de savoir être à l’écoute de vos « capteurs ». Vous savez, ceux qui vous disent « je ne le sens pas cet employeur … », mais que bien souvent, vous n’écoutez que d’une oreille, et oubliez aussi vite, juste parce que toute votre énergie est tendue vers un seul but : réussir (enfin) à « plaire ».

En synthèse : les employeurs et recruteurs qui s’intéressent aux profils atypiques ne sont pas très nombreux (on peut même dire qu’ils sont rares), mais ils existent. Et plus vous assumerez votre profil et CV atypique (sans parler de « HPI », ça risquerait plutôt de vous desservir), plus vous serez repérés rapidement par ces recruteurs. Et plus aussi, vos capteurs seront efficaces pour repérer ces recruteurs, eux-mêmes atypiques.

Pour aller plus loin

Vous aspirez à tous ces objectifs ?

  • Mieux comprendre les modes de fonctionnement des HPI / multi-potentiels,
  • Savoir comment exploiter vos pleins potentiels, et les valoriser,
  • Surmonter la procrastination, vous permettre un engagement durablement dans l’action,
  • Echanger entre pairs avec des personnes qui vous ressemblent et vous comprennent,
  • Et in fine, vous permettre d’atteindre vos objectifs et vos ambitions

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Vous pouvez aussi participer à mon prochain webinaire gratuit sur le thème « HPI : quel projet professionnel pour vous épanouir pleinement ? » du mardi 12 novembre 2024 à 18h00.

Et pour ne rien perdre de mon actualité c’est ici.

Cyril Barbé

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