HPI, multi-potentiels : réussir sa carrière en combinant audace et prudence

Les HPI vivent un paradoxe important : ils ressentent en eux-mêmes de formidables potentiels, ils sentent qu’ils en ont « sous la pédale » comme on dit parfois, mais dans le même temps ils n’osent pas candidater au bon niveau de poste (comme je l’explique dans mon précédent article)

Syndrome d’imposteur, sentiment d’illégitimité, de manque de compétence, d’assurance en eux, la peur de paraître prétentieux, voire arrogant, ils ne veulent surtout pas devenir comme ceux qu’ils rejettent : autant de freins qui les empêchent de se positionner au bon niveau.

D’une façon plus générale, ils hésitent entre audace – l’envie d’oser vivre de nouvelles aventures, et ainsi d’apprendre et de s’enrichir, et la prudence – ils ont tant reçu d’incompréhension, de rejet, voire de jalousie. Et comme ils captent beaucoup de signaux faibles et qu’ils anticipent en permanence, ils sont devenus des champions de la prudence.

Comment trouver le juste équilibre entre audace et prudence, pour déployer leurs ailes, leurs pleins potentiels, sans risquer de se faire rejeter, jalouser, ou être incompris ? Comment combiner judicieusement audace et prudence, non pas dans une logique qui les met dos à dos, mais qui les réunit ? C’est ce à quoi tente de répondre cet article.

Mon expérience personnelle dans le pilotage d’avions

Je l’ai racontée déjà quelques fois dans mes webinaires, j’ai eu la chance d’apprendre à piloter des avions il y a 25 ans, et de voler ensuite pendant une dizaine d’années. Le pilotage d’avion incarne parfaitement, selon moi, la combinaison entre audace et prudence, en particulier l’apprentissage de l’atterrissage d’urgence.

En cas de panne moteur, vous n’avez que très peu de temps pour prendre la décision du lieu où vous poser en toute sécurité, en général sur un champ, mais parfois ce n’est pas possible (comme par exemple avec le célèbre sauvetage du vol US1549 par le commandant Sullenberger). Pour apprendre, l’instructeur réduit le moteur, et vous amène à vous approcher du sol en simulant un atterrissage d’urgence, et ce jusque parfois très bas (j’ai un souvenir intense de remise des gaz à 10 mètres au-dessus d’un champ). Il faut donc une sacrée dose d’audace pour faire cet exercice qui, sans un parfait sang-froid, peut conduire à la catastrophe.

Mais dans le même temps, c’est bien la prudence qui doit être de mise en continu : prudence dans l’angle de plané de l’avion pour conserver le maximum de temps de vol, prudence dans le choix du lieu de posé, prudence enfin dans la trajectoire choisir, car chaque virage vous fait perdre encre plus d’altitude. Et c’est en répétant cet exercice avec beaucoup de maitrise, mais aussi de plaisir, que j’ai pris conscience de mon aptitude à manier audace et prudence à la fois.

Savoir manier en parallèle les polarités opposées semble un peu contradictoire, c’est pourtant exactement ce qu’il faut faire dans ce cas.

Le parallèle avec l’exploration spatiale

Nous sommes aujourd’hui le 12 avril, date anniversaire de deux événements majeurs en matière d’exploration spatiale (un domaine qui me passionne comme vous le savez) :

  • 12 avril 1961 : premier vol humain dans l’espace avec Youri Gagarine
  • 12 avril 1981 : premier décollage de la navette spatiale avec John Young et Robert Crippen

Pourquoi fais-je le lien ici avec audace et prudence ? L’exploration spatiale est le domaine qui illustre parfaitement cette combinaison apparemment paradoxale.

Pour Vostok 1 (c’est le nom du vaisseau de Youri Gagarine), les russes ont fait face à un nombre incroyable d’inconnues : les réactions du corps humain en apesanteur, les calculs de ré-entrée dans l’atmosphère si risqués (cf le formidable film « les figures de l’ombre » qui relatent la même histoire avec le premier vol orbital de John Glenn pour les USA), entre autres.

Quant à la navette spatiale, celle-ci avait des ailes si petites et un poids si élevé que ses concepteurs eux-mêmes la nommaient la « brique volante » ! La simulation d’atterrissage se faisait avec un jet d’affaire à la structure renforcée, et en allumant les inverseurs de poussée pour simuler un taux de descente de 20°, soit 4 fois plus pentue que celui d’un avion commercial ! Et que dire des risques au décollage, avec les morceaux de glace sur le réservoir de carburant cryogénique, tombant sur les tuiles de protection thermiques de la navette (risque qui a valu la désintégration de la navette Columbia en 2003 lors de sa rentrée atmosphérique).

Mais dans le même temps, il n’y a pas plus sécuritaire que l’industrie spatiale, qui prend toujours mille précautions préalables avant de lancer des êtres humains dans l’espace. C’est pourquoi elle m’inspire toujours pour avancer dans mes propres projets audacieux.

Comment oser être soi-même sans prendre de risque ?

La solution est assez contre-intuitive pour un HPI : au lieu de chercher à s’adapter en tentant de ressembler aux autres, il doit d’abord prendre conscience de ses modes de fonctionnement spécifiques, qu’il tend depuis des années à rejeter comme des défauts. Il doit aussi et surtout les assumer pleinement au lieu de les masquer, et ce n’est pas simple car ce réflexe est ancré en eux depuis leur enfance.

C’est seulement à condition d’être vraiment ancré dans son authenticité, qu’un HPI sera performant dans sa relation à l’autre, qu’il saura convaincre sans envahir, qu’il sera assertif, c’est-à-dire exprimer ses besoins tout en prenant en compte ceux des autres.

A ce sujet j’ai une courte anecdote : j’ai toujours constaté que j’avais une grande capacité d’écoute, mais je ne comprenais pas pourquoi je n’écoutais pas vraiment ce que me disaient les gens. J’ai compris plus tard, que je ne pouvais pas vraiment être pleinement disponible pour les autres, tant que je ne l’étais pas pour moi-même !

Comment combiner audace et prudence ? L’audace est de vraiment oser sortir de votre coquille protectrice, votre armure qui tente de vous faire ressembler aux autres (sans y réussir vraiment), oser tenter des missions qui vous font rêver, des niveaux hiérarchiques où vous aurez plus de liberté et d’autonomie, et surtout la possibilité de mettre à profit toutes vos idées, vos intuitions, vos visions.

Et la prudence sera, en premier lieu, de vous faire aider pour prendre conscience et assumer vos différences, pour disposer du bon diagnostic de départ, en vue de vous interfacer aux autres efficacement. Et pour travailler sur votre estime de vous et vos émotions, pour que votre puissance soit pleinement reconnue et acceptée.

Pour aller plus loin

Suivez mon webinaire gratuit sur le thème « HPI, multi-potentiels quel projet professionnel pour vous épanouir pleinement ? » du mardi 16 avril 2024 à 18h00.

Informations ici.

Inscriptions ici.

Cyril Barbé

Partager sur les réseaux sociaux

Facebook
Twitter
LinkedIn

Catégories

Articles