Entrepreneurs HPI : comment éviter d’appuyer simultanément sur accélérateur et frein pour exploiter vos pleins potentiels ?

Je le dis et l’écris très souvent, je n’aime pas ce terme HPI, qui laisserait entendre que l’intelligence se mesure, alors que cette notion est tellement multiple et complexe (cf par exemple les travaux de Howard Gardner à ce sujet). Et par ailleurs, il n’exprime en rien la spécificité des modes de fonctionnement des personnes concernées.

Mais il a un intérêt : dans « HPI » il y a le mot « potentiel ». Et un des grands enjeux des HPI, est de transformer ce « potentiel » en réalité tangible, en particulier en réussite professionnelle et en plein épanouissement personnel.

Une des raisons qui font que les HPI ont du mal à « transformer l’essai », est qu’ils appuient sur l’accélérateur et le frein en même temps : ils ont tendance, souvent inconsciemment, à inhiber leurs talents et leurs forces si originaux.

Pour quelles raisons ont-ils ce comportement contre-performant ? Et surtout comment sortir de ce mécanisme ? Découvrez-le dans cet article.

La sur-adaptation aux autres

Très tôt, les HPI découvrent qu’ils ont des dons : apprendre vite et facilement, faire mieux et plus vite que les autres, trouver des façons plus efficaces d’avancer, des solutions aux problèmes complexes, avoir des intuitions pertinentes sur l’avenir, combiner des sujets entre eux pour créer et innover …

Mais parallèlement ils perçoivent très vite aussi comment ils peuvent être incompris, rejetés, voire jalousés, du fait de leur différence. Etant par ailleurs plus sensibles que la moyenne, ils ont un fort besoin d’être acceptés, et vont tout faire en ce sens, en déployant leurs talents surtout dans un domaine : l’adaptation aux autres (on parle alors de sur-adaptation).

C’est ainsi qu’ils vont, très tôt, limiter l’expression de leurs potentiels, pour tenter de d’être « comme les autres ».

Leur aversion pour l’arrogance et la prétention

Les HPI sont très sensibles à certaines valeurs, telles que la justice, l’empathie, la solidarité l’authenticité et la sincérité. Ce qui, au passage, peut sembler contradictoire avec la sur-adaptation dont je viens de parler. C’est un sujet sur lequel je reviendrai dans un futur article : les HPI incarnent la combinaison de polarités opposées.

Et ce besoin de sincérité leur fait haïr et fuir des attitudes d’arrogance ou de prétention : ils considèrent qu’ils peuvent être la cause de nombreux maux en société, et en contexte professionnel en particulier.

Là où les choses se compliquent, c’est qu’un HPI considère que le fait de pleinement exprimer ses potentiels risque de le faire passer pour une personne arrogante et non empathique (ce qui, au passage, est parfois une réalité). Et donc, son aversion pour l’arrogance va le conduire inconsciemment à inhiber ses formidables potentiels, pour ne pas risquer de « faire de l’ombre » à autrui.

La crainte de se mettre en situation de danger

Beaucoup de HPI me disent souvent « je sens que j’en ai sous la pédale », mais je n’ose pas. En effet, à force d’inhiber leurs talents, se crée une frustration sourde, qui monte en puissance tout en étant contenue. Le jour où la pression de cette frustration est trop forte, la cocote minute explose, et les décisions peuvent être [trop] radicales.

Et c’est ainsi que certains se mettent en danger : un de mes clients me disait que, suite à une expérience professionnelle très frustrante, où on l’avait cantonné dans des rôles subalternes, il s’était engagé dans un virage professionnel à 180°, changeant tout à la fois de métier, de culture d’entreprise, de pays (passant de la France à Hong-Kong), et qu’il avait pris conscience après coup de l’aspect très affectif, et donc irrationnel, de cette décision.

Cette mise en danger est assez fréquente chez les HPI. Certes, ils ont besoin d’une certaine dose d’adrénaline, mais elle peut aussi les conduire à des situations très difficiles, des échecs dont ils ont du mal à se relever. Et cette succession de situations difficiles les fait à nouveau appuyer sur le frein

Les effets délétères de cette attitude

Celles et ceux qui ont fait un jour du karting savent ce que c’est que d’appuyer sur les 2 pédales en même temps. En effet, sur un kart de loisirs, il n’y a pas de pédale d’embrayage, et on place le pied gauche sur le frein et le pied droit sur l’accélérateur. Et il est donc très tentant d’appuyer sur les 2 à la fois, notamment pour « gagner du temps » dans les courbes. La réalité est plus basique : cette attitude détériore à la fois la qualité du freinage, et celle de la ré-accélération en sortie de courbe. C’est la double peine.

Pour un HPI, c’est un peu la même chose. Tout d’abord, le fait d’inhiber ses potentiels le frustre et génère des émotions négatives, qu’il va tenter d’enfouir, et qui vont donc ressortir plus tard de façon plus violente et incontrôlée. Mais de plus, lorsque, de temps en temps, il va tenter de « libérer son énergie » et ses talents, il va le faire de façon brusque et inadaptée, avec des conséquences comme l’incompréhension, le rejet de son entourage, voire il va se mettre en danger.

Quand on est entrepreneur HPI, le risque est tout simplement de ne pas réussir à exprimer son identité authentique, sa différenciation, sa valeur ajoutée si originale, et donc de ne pas réussir à se démarquer de la concurrence, et encore moins à « pitcher » efficacement devant un prospect ou un prescripteur. Le risque est de ne jamais faire décoller votre business, qui pourtant, pourrait être une brillante réussite !

Comment sortir de ce mécanisme contre-productif ?

Les clés pour sortir de ce cercle vicieux peuvent être assez contre-intuitives. Il s’agit :

  • De prendre pleinement conscience de vos talents, vos forces, vos modes de fonctionnement si particuliers (à l’image du pilote de F1 qui sera bien plus performant s’il connaît bien sa mécanique dans le détail)
  • D’apprendre à les assumer pleinement, ne plus les considérer comme des handicaps ou des choses à masquer
  • C’est en les assumant mieux que vous saurez mieux en contrôler la puissance, et les effets sur votre entourage, en particulier sur vos prospects et clients (là aussi l’analogie avec le pilote de F1 est pertinente : mieux il connaît bien les stratégies de son électronique d’accélérateur, plus il saura en tirer profit)
  • Travailler sur votre estime de vous, qui constitue comme un « boulet » derrière votre Formule 1
  • Travailler vos émotions, qui, toujours dans cette analogie automobile, pourraient se comparer à des effets aérodynamiques, qui peuvent être défavorables ou favorables, selon que l’on en maîtrise – ou pas – les mécanismes, là encore.

Et tout cela ne peut se faire seul, même si vous êtes plutôt doué en général pour réussir tout par vous-même : vous n’avez pas, à priori, le don d’ubiquité ou de schizophrénie pour vous amener à regarder là où vous ne regardiez pas jusqu’à présent, pour vous engager dans un chemin que vous n’imaginiez pas.

Et la clé est de se faire accompagner par un coach professionnel, lui-même HPI, ayant lui aussi créé son entreprise, et rencontré les mêmes obstacles et difficultés que vous.

Pour aller plus loin

Suivez mon webinaire gratuit sur le thème « HPI, multi-potentiels : comment [re]devenir un entrepreneur à succès ? » du mardi 17 septembre 2024 à 18h00.

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Cyril Barbé

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