Les HPI / multi-potentiels, des entrepreneurs à succès : le témoignage inspirant de Laure Mariani, multi-entrepreneuse

Dans un précédent article, j’explique en quoi les HPI / multi-potentiels ont de sérieux atouts pour entreprendre, et y réussir, même si beaucoup d’entre eux ont aussi des freins qui les empêchent de concrétiser leur engagement dans ce type de carrière.

Après Pascal Bricier il y a un mois, je vous propose le témoignage de Laure Mariani, multi-entrepreneuse à succès, que j’ai accompagnée lors d’une mission de coaching individuel il y a 2 ans, et qui a participé à la Masterclass HPI l’an passé.

En quoi Laure peut-elle être considérée comme une multi-potentielle ? Quel est son parcours entrepreneurial ? En quoi le fait d’avoir des modes de fonctionnement différents l’a-t-elle freinée, ou au contraire aidée, dans sa réussite entrepreneuriale ?

Découvrez-le dans cet article.

En quoi Laure peut-elle être considérée comme un multi-potentielle ?

  • Elle ne se sent pas multi-potentielle ! Mais elle se reconnait dans toutes les modes de fonctionnement de ces profils. Cette tendance à ne pas se considérer comme différent est typique des multi-potentiels.
  • Un grand éclectisme : la moto, le chant, le piano, la mécanique quantique, la théologie, et tous les types de business l’intéressent …
  • Sur-adaptation aux autres : elle tend à prendre en considération les modes de fonctionnement des autres, même ceux qui ne lui conviennent pas, et suivre les conseils des autres, qui vont à l’encontre de son écologie personnelle.

Lors d’un weekend moto début juin, elle s’est laissée convaincre par le leader du groupe de participer à moto, alors qu’elle entamait « une reprise de guidon », et avait insisté auprès de lui pour participer en voiture ne se sentant pas encore assez à l’aise à moto, qui plus est sur des routes sinueuses. Et cerise sur le gâteau, elle était fâchée contre elle-même de s’être laissée ainsi influencer.

  • L’impatience : par exemple quand elle participe à une réunion professionnelle où ça parle beaucoup mais qui n’avance pas ou reste en surface.
  • L’ennui rapide : en vacances, malgré son fort besoin de se ressourcer, elle ne peut s’empêcher d’avoir la bougeotte au bout de 2 jours.
  • Le doute permanent : elle m’a confié que le doute sur la pertinence de cet interview était monté en puissance depuis le matin le jour de cet interview.
  • Un fort besoin de sens
  • Une capacité à faire des liens, des ponts entre deux sujets ou deux idées très différentes, et donc une grande ouverture d’esprit.
  • Des intuitions fulgurantes, souvent pertinentes
  • Une façon peu académique d’apprendre, inscrite dans sa relation à l’autre
  • Un haut niveau d’exigence
  • Un goût pour les challenges
  • Une grande vitesse
  • Une haute-sensibilité, des émotions fortes et une considération de l’autre exacerbée

Lorsqu’elle chante, elle est capable de se mettre à pleurer juste par les émotions qu’elle ressent en entendant la puissance de sa voix, au point parfois de la bloquer.

Laure était-elle consciente de cette différence / spécificité ?

La première fois qu’elle a pris conscience de sa différence, c’était en regardant le film Will Hunting alors qu’elle avait une vingtaine d’années. Elle s’est reconnue dans le personnage incarné par Matt Damon, son côté décalé, dans ses attitudes et réactions. Et avec 6ème Sens 2 ans plus tard, elle devine dès le début du film ce que sera le dénouement, et est donc très surprise que toutes les autres personnes avec qui elle échange à ce sujet soient, eux, étonnés de cette « intrigue ».

Plus tard, c’est lors d’un recrutement où on lui fait passer une batterie de tests de personnalité, elle était persuadée d’être idiote et a obtenu des résultats élevés.

Mais à aucun moment elle n’a pensé au HPI, et on ne parlait pas encore de multi-potentiel à cette époque-là. C’est seulement Il y a quelques années qu’elle a commencé à s’y intéresser en découvrant des articles sur LinkedIn à ce sujet.

Mais encore aujourd’hui, après avoir été accompagnée, elle continue à douter d’être elle-même multi-potentielle, ce qui ne l’empêche pas pour autant de poursuivre ses projets et les réussir.

Quelles ont été les conséquences de ne pas s’intéresser à ce sujet ?

Laure réussissait la plupart des projets qu’elle entreprenait, mais ressentait plusieurs difficultés :

  • Le besoin d’en faire toujours plus, une forme d’insatisfaction permanente, que ce soit à titre professionnel ou personnel.
  • Le fait de s’auto-juger négativement en permanence, parfois très durement, manquer de discernement dans ses évaluations des situations.
  • Un souci du détail qui la freinait dans la plupart de ses projets pros et persos.
  • Elle était perçue tantôt comme « soulante », tantôt « perchée et brillante », tantôt « ne comprenant rien », ce qu’elle vivait difficilement tant sa relation aux autres est importante.
  • Une tendance à être trop impactée par des personnes négatives, voire toxiques.
  • Lorsqu’elle était salariée en début de carrière, une tendance à être très (trop) « cash », et donc à détériorer ses relations avec ses collègues et managers
  • Et in fine, une perte d’estime d’elle-même

Pourquoi et comment est-elle devenue entrepreneure ?

Elle ne se reconnaissait plus dans les valeurs de son employeur, qui manquait de transparence, d’honnêteté, de justice, et qui ne voulait pas écouter ses visions. Elle a choisi l’entrepreneuriat pour répondre à son besoin de liberté, et faire ce qu’elle avait envie de faire et à sa façon, et assumer toutes les conséquences de ses décisions et ses actes.

Elle s’est d’abord lancée aux côtés de son mari, qui avait une entreprise d’import-export de photocopieurs d’occasion. Ce dernier ayant perdu tous ses autres associés, avait besoin d’un appui pour répondre à la surcharge de travail. Après 6 mois de façon non officielle où elle a très bien réussi, elle est devenue associée, ne voulant pas être juste « conjoint collaborateur ». Elle a ensuite pris 50% de la holding quand ils se sont diversifiés dans d’autres activités.

En quoi ses modes de fonctionnement ont-ils été des atouts pour réussir tous ses projets entrepreneuriaux ?

  • Son côté multiple, éclectique, lui ont permis de développer un grand nombre d’autres activités : l’immobilier, puis le prêt à porter, la restauration (à Londres), et même l’artisanat avec une entreprise de menuiserie générale.
  • Sa capacité à capter les signaux faibles, ses intuitions pertinentes, et sa vitesse, lui ont permis de saisir les bonnes opportunités quand elle se sont présentées.

Dans le photocopieur d’occasion, elle avait l’intuition que ce produit devait être traité comme un produit neuf, dans la façon de le stocker physiquement, de gérer les stocks, ou de le transporter. C’est ainsi que l’entreprise a pu négocier avec de grandes marques comme Canon ou Xerox, et booster son business.

Autre exemple avec le prêt à porter : elle a été l’une des premières franchisées chez Grain de Malice, une marque très peu connue à l’époque à l’excellent rapport qualité prix. Elle a tout de suite pensé qu’ils seraient le « Zara » de demain, et personne ne l’avait vu et tout le monde se moquait d’elle avec l’image vieux-jeu de Phildar (enseigne originelle de grain de malice).

  • Sa curiosité et capacité d’apprendre vite (elle faisait, tout en apprenant) lui ont permis de devenir opérationnelle dans chaque domaine très vite.
  • Son exigence et sa rigueur l’ont amenée à performer en termes d’efficacité et de qualité.
  • Sa capacité d’adaptation lui ont permis de rebondir lors des échecs – qui ne manquent pas d’arriver quand on entreprend, de sortir de sa zone de confort, et de savoir quand et comment réduire la voilure, ou « pivoter » dans son modèle économique.
  • Son ouverture d’esprit lui a permis d’innover en permanence, mais pas n’importe quand ou n’importe comment.

Quels conseils donnerais-tu à des multi-potentiels qui veulent entreprendre, mais n’osent pas se lancer ou craignent de ne pas réussir ?

Sur la base de son expérience entrepreneuriale, Laure nous suggère les mantras suivants :

  • Faire en apprenant, car on apprend mieux et plus vite ainsi. Or c’est une aptitude naturelle des multi-potentiels que d’être dans l’action et le faire. « C’est en faisant que l’on réussit » dit-elle.
  • Face au doute : elle suggère d’écouter plus ceux qui vous encouragent, et moins ceux qui ne croient pas en vous, qui vous font douter, et détruisent votre confiance et estime de vous. Elle cite en particulier une phrase que son associé actuel lui a dite un jour et qui l’a beaucoup aidée : « Laure tu es plus Grande que tu ne le penses. »
  • Pour apprendre à se vendre sans culpabiliser : savoir vous connecter à la valeur intrinsèque de votre produit ou prestation, et si besoin, demander l’avis extérieur de celles et ceux qui y ont déjà goûté.
  • Et bien sûr : commencer par prendre conscience de votre différence, apprendre à connaître parfaitement vos modes de fonctionnement originaux, pour savoir en faire des atouts et non plus des handicaps.

Pour aller plus loin

Participez à mon prochain webinaire gratuit sur le thème « HPI, multi-potentiels : comment [re]devenir un entrepreneur à succès ? » du mardi 20 janvier 2026 à 18h00.

Si vous cherchez à échanger avec d’autres personnes qui fonctionnent comme vous, et vous approprier vos modes de fonctionnement spécifiques pour en faire des atouts dans votre vie professionnelle, participez à ma formation-action « Masterclass HPI » :

Et pour ne rien perdre de mon actualité c’est ici.

Cyril Barbé

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