HPI / multi-potentiels : apprenez à « contrôler » votre cerveau

Avoir un cerveau sur-efficient n’est pas toujours un cadeau. A l’image de cet ouvrage de Christel Petitcollin qui parle de « mental envahissant », les HPI peuvent avoir (souvent) le sentiment que leur cerveau est incontrôlable, à l’image de ce hamster qui tourne dans sa roue.

Celui-ci tourne en continu, même quand vous avez besoin de vous reposer, il imagine des choses ou des pensées de la part des autres qui n’existent pas, il vous joue des tours en vous faisant adopter des modes de fonctionnement qui ne vous conviennent pas (la fameuse sur-adaptation dont je parle dans cet autre article), etc …

Pourquoi votre cerveau serait-il capable à la fois du meilleur comme du pire ? Et surtout comment réussir ce paradoxe d’apprendre « contrôler » son cerveau grâce à son cerveau, sans avoir à tomber dans une forme de schizophrénie ?

C’est l’objet de ce nouvel article.

Un cerveau incontrôlable qui tourne en rond, parfois dans l’impasse

Le cerveau des HPI ne s’arrête jamais. Même quand ils ont besoin de prendre le temps pour se reposer, se ressourcer, il fonctionne en « arrière-plan », un peu comme toutes ces applications dont votre smartphone n’a pas besoin, mais qui sont là, ouvertes, au cas où. Les conséquences sont multiples :

  • Fatigue chronique
  • Manque de sommeil
  • Difficulté d’attention et de concentration (même si ces symptômes peuvent aussi être liées à un autre syndrome, celui du TDA/H)

Et quand ils ne trouvent pas de solution à un problème, leur cerveau semble alors tourner en rond et « bugger » sans pouvoir l’arrêter. On peut véritablement parler dans ce cas de dysfonctionnement cérébral, tant il semble n’y avoir aucune issue. Les conséquences sont plus insidieuses encore :

  • Sentiment d’impuissance
  • Sentiment d’enfermement, et d’isolement par -rapport au monde extérieur
  • Et donc, on est à la frontière de problèmes psychologiques profonds, même si heureusement, ce n’est pas si fréquent.

Les HPI sujets aux biais cognitifs, malgré une haute conscience de ces biais

  • La tendance à la sur-interprétation, ou l’interprétation hâtive des événements qu’il vit, ou des paroles qu’il entend

A ce sujet, j’ai eu un client ingénieur qui avait tendance à capter tous les signaux expressifs de ses interlocuteurs, et à les décrypter sous forme d’émotions perçues. Certes, dans la plupart des cas, son décryptage était juste. Mais ce qu’il ne voyait pas, c’est qu’il interprétait les réactions de son interlocuteur de la même façon que lui : toujours dans l’excès. Par exemple, une légère moue en face de lui pouvait devenir dans son esprit « il ne m’apprécie pas » ou « il ne veut pas travailler avec moi », alors que rien de tout cela n’existait.

  • Une tendance à l’interprétation faussée de ces mêmes événements ou paroles

A ce sujet, une de mes coachées entrepreneuse dans le numérique, vivait souvent des réactions mitigées de la part de ses clients à ses nouvelles offres. Elle l’interprétait comme « mon offre n’est pas adaptée à leur besoin », alors qu’elle était juste trop avant-gardiste pour être comprise, mais qu’elle répondait totalement au besoin de ses clients, qui avaient besoin d’explications plus complètes pour en prendre conscience.

  • La tendance à la généralisation hâtive de ces mêmes événements ou paroles

Lorsque j’ai été licencié de mon emploi de la CCI, j’ai été très en colère contre mes employeurs, des élus entrepreneurs, estimant qu’ils n’avaient été à l’écoute de mon potentiel. Ce que je n’ai pas vu alors, c’est qu’ils réagissaient en employeur gestionnaire, face à un collaborateur qu’ils ne comprenaient plus. Et j’ai généralisé en voyant dans tous les entrepreneurs des personnes manquant d‘humanisme, ce qui est évidemment totalement faux. Et j’ai décidé que je ne voulais plus travailler avec des entrepreneurs, me coupant au passage d’une cible privilégiée pour ma future activité.

Tous les êtres humains sont sujet aux biais cognitifs, mais le HPI peut y être sujet de façon plus subtile, car ayant une forte conscience de lui-même, et aussi une très grande ouverture d’esprit et capacité à apprendre, la plupart d’entre eux connaissent ces dysfonctionnements du cerveau, et pensent par là même en être plus facilement à l’abris. C’est vrai d’une certaine façon, mais pas complètement. Quelques exemples :

  • Le biais cognitif (ou escalade) d’engagement, c’est-à-dire cette façon de continuer dans une décision ou direction qui conduit à l’impasse ou l’échec, juste parce que les efforts déjà consentis dans cette direction ont été très importants.

Concrètement, je citerais la sur-adaptation, qui un jour mène à l’impasse, au sentiment de complet décalage, de souffrance, voire au burn-out. Pourtant, beaucoup de HPI poursuivent dans cette voie jusqu’à leurs 40, 50 ans, voire au-delà. Ils ont bien conscience à un moment de l’inefficacité de cette tactique, mais comment accepter que vous vous soyez trompé pendant autant d’années, surtout quand par ailleurs, votre cerveau est si efficient ?

  • Le biais de négativité, qui consiste à porter son attention plus spontanément et fortement sur les aspects négatifs de ce que l’on vit

Cette fois-ci, c’est le haut niveau d’exigence du HPI qui le conduit à ce biais. Mais comme, dans son référentiel, son niveau d’exigence est normal, comment peut-il prendre conscience de ce biais négatif ?

  • Le Biais de confirmation, qui consiste à concentrer son attention et donner plus d’importance aux observations qui viennent confirmer les hypothèses formulées, même fausses

Cette fois-ci je parlerai de l’estime de soi : un HPI a tellement vécu de la part, très tôt, de son entourage, incompréhension, rejet, voire moquerie, qu’il est persuadé n’avoir aucune valeur dans ce monde. Et il va, tout au long de sa vie, voir et entendre plus facilement les remarques qui viennent confirmer ce manque de valeur, plutôt que celles qui lui susurrent parfois « tu as conscience que tu es quelqu’un d’exceptionnel ? ». Mais comment croire à ces diseurs de bonne aventure, ces faiseurs de miracles, alors que 99% des personnes vous disent le contraire ?

J’aurais pu citer bien d’autres biais dont notre cerveau peut être la proie. Et autant de raisons qui, pour chacun d’entre eux, expliquent comment, même un cerveau sur-efficient peut se tromper et nous tromper, et ainsi combiner à la fois sur-efficience et dysfonctionnement mental.

Comment apprendre à contrôler son cerveau ?

En réalité, la première clé consiste à ne pas chercher à le contrôler justement, mais plutôt à l’accompagner, au sens du coaching, dans un esprit de respect de son intégrité, de sa valeur, de son rythme, de sa sensibilité. J’emploie à dessein cette métaphore du coaching car, comme dans ce processus humain, il s’agit pour vous de créer une alliance avec votre cerveau – comme s’il était votre client – avant de tenter de le faire changer.

En effet, comment voulez-vous faire changer une personne si vous ne reconnaissez pas déjà au préalable tout ce qu’elle sait déjà bien faire ? Vous détruisez sa confiance en elle, et vous rompez l’alliance affective qui existe entre vous à priori, et donc la confiance mutuelle. Il en va un peu de même avec votre cerveau. N’oublions pas que c’est votre cerveau qui est le siège de l’ego, qui en est le créateur : cette conscience de soi qui nous conduit à une sensibilité à la façon dont on nous traite, dont on nous porte égard.

Une façon concrète est de vous représenter votre cerveau comme une personne à part entière, mais pas n’importe qui : une personne de grande qualité, qui vous veut du bien, avec une intention saine et positive, qui essaie de bien faire en permanence, mais qui possède quelques œillères lui empêchant de prendre toutes les bonnes décisions, bref d’accueillir votre cerveau avec la plus grande bienveillance.

La seconde clé est de donner des explications à votre cerveau, ce pour trois raisons :

  • Un HPI a besoin de comprendre pour agir, il a besoin de donner du sens à ses actes.
  • Il a besoin également de donner du sens à ses façons erronées d’agir jusqu’à présent, pour en quelque sorte justifier l’erreur passée, l’en dédouaner, car l’erreur est inacceptable dans le référentiel du HPI
  • Enfin, disposer d’explications rationnelle lui permet de reconstruire une nouvelle tactique, une nouvelle croyance, plus adaptée à la réalité qu’il vit

Concrètement, le fait de lire la littérature au sujet des biais cognitifs, ou cet article, est en général très apprenant de ce point de vue.

La troisième clé va dans le même sens, mais concerne plus les émotions. Expliquer en quoi nos émotions, et le fonctionnement de notre cerveau limbique, le siège de nos émotions, influent sur nos décisions parfois inappropriées, est là aussi très rassurant pour un HPI.

Par exemple, comprendre que nos émotions sont si fortes et si rapides à survenir, que l’on ne peut apprendre à les gérer efficacement sans aussi apprendre à les anticiper est un excellent moyen de travailler notre sur-interprétation, entre autres.

En synthèse :

  • Accueillir / juger votre cerveau avec bienveillance, il vous apporte tant par ailleurs !
  • Nourrir vitre cerveau en explications rationnelles, il adore ça.
  • Le nourrir aussi sur les aspects rationnels de vos émotions

Et pour aller plus loin sur ce sujet

Vous aspirez à tous ces objectifs ?

  • Mieux comprendre les modes de fonctionnement des HPI / multi-potentiels,
  • Savoir comment exploiter vos pleins potentiels intellectuels et émotionnels
  • Surmonter la procrastination, vous permettre un engagement durablement dans l’action,
  • Echanger entre pairs avec des personnes qui vous ressemblent et vous comprennent,
  • Et in fine, vous permettre d’atteindre vos objectifs et vos ambitions

Participez à ma formation Masterclass HPI :

Et pour ne rien perdre de mon actualité c’est ici.

Cyril Barbé

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