L’impatience est une des caractéristiques visibles chez un grand nombre de HPI. Elle est due en partie à leur haute vitesse de pensée, en décalage avec la vitesse de la plupart de leurs interlocuteurs. Elle est aussi un symptôme de leurs frustrations à répétition.
A l’image de cette conductrice dans les bouchons, le HPI a du mal à contenir son irrépressible besoin de grande vitesse.
Problème : l’impatience en contexte social et professionnel génère des difficultés relationnelles, et des émotions telles que la colère, dont je parle dans cet autre article, dont les effets sur la carrière peuvent être délétères à moyen ou long terme.
Quelles sont les causes de cette impatience ? Quelles en sont les conséquences ? Comment surmonter son impatience quand on est HPI ? Mieux encore, comment faire de cette impatience un atout professionnel durable ? Tel est l’enjeu de ce nouvel article.
Les causes de l’impatience chez les HPI
Un décalage de vitesse récurrent
Ce décalage de vitesse se fait aussi bien sur la phase d’observation de la situation, que celle de compréhension des enjeux et conséquences de la situation, que des actions à mettre en œuvre. Résultat : quand un collaborateur HPI au sein d’une réunion, ou d’un projet, ressent l’illumination en voulant exprimer ses conclusions sur un problème à résoudre, la plupart des autres participants en sont encore à la phase d’observation.
Un décalage dont n’a pas conscience le HPI
Le problème est aussi lié au fait que les HPI ne se perçoivent pas comme différents. Plus exactement, ils perçoivent leurs différences comme autant de défauts à gommer, et comme ils ont une grande capacité d’adaptation, ils finissent par être persuadés d’être comme les autres, et ont du mal à imaginer que tout le monde n’est pas comme eux.
Une sensibilité plus forte
A cet écart de vitesse, dont ils n’ont pas toujours conscience, s’ajoute une grande sensibilité, qui les conduit à parfois surréagir aux situations qu’ils vivent. Autrement-dit, là où certains supporteraient cet écart de vitesse, eux trouvent cela vite insupportable.
Des frustrations à répétition
Ils vivent aussi des frustrations à répétition : celle de ne pas pouvoir aller aussi vite qu’ils le souhaiteraient, mais aussi celle d’être souvent incompris, voire rejetés par les autres, parfois jalousés, ou encore celle de ne pas atteindre le niveau d’exigence qu’ils souhaiteraient (cf cet autre article). Et leur impuissance à changer l’état des choses face à toutes ces frustrations renforce encore leur impatience.
L’impatience ne se tarit pas avec l’expérience, au contraire
De façon contre-intuitive, l’impatience du HPI ne se calme pas avec l’expérience ou avec l’âge. En effet, les émotions accumulées et non exprimées dans ce domaine s’amplifient et deviennent plus incontrôlables avec le temps.
Les conséquences professionnelles de l’impatience
L’impatience de la personne concernée va conduire son entourage professionnel à la percevoir comme une personne :
- Qui ne prend pas le temps de réfléchir
- Qui n’est pas clair ou pas pédagogue (car vos explications vont, elles-aussi, trop vite pour les autres, et tendent à sauter des étapes)
- Qui ne sait pas résister à la frustration (cette aptitude spécifique a fait l’objet d’études scientifiques, montrant qu’elle est corrélée à la réussite à long terme)
- Qui a une attitude arrogante, en cherchant à démontrer aux autres qu’elle a raison avant tout le monde
- Et par extension, qui cherche à prendre le pouvoir au sein du groupe
En réalité, on est d’accord, le HPI n’a aucunement ces intentions, mais c’est pourtant comme cela qu’il ou elle sera perçu.e.
Toutes ces perceptions ont bien sûr des impacts très négatifs à terme sur la carrière des personnes concernées.
Comment surmonter son impatience quand on est HPI ? Comment en faire un atout et non plus un handicap ?
Vous êtes HPI et vous aussi, vous allez plus vite que les autres en réunion ou dans la conduite d’un projet ? Je vous suggère alors d’adopter les attitudes suivantes :
- Prendre conscience des causes de cette impatience : comme souvent, comprendre le processus à l’œuvre dans votre cerveau constitue déjà plus de 50% du chemin pour ne plus en être dépendant : savoir, c’est pouvoir. D’où l’importance du paragraphe précédent)
- Vous « extraire du processus » : si vous ressentez l’impatience arriver, trouvez n’importe quel prétexte pour sortir de la réunion, et éviter de donner à voir votre impatience aux autres. Ce faisant, aller marcher peut être un excellent moyen de calmer l’impatience.
- Ecrivez : le fait de retranscrire par écrit vos idées si vous êtes coincé en réunion, vous permettra de donner du temps au reste de l’équipe, mais aussi d’affiner vos idées, et les rendre encore plus claires et complètes pour le moment où vous les expliquerez aux autres.
- Faites de l’activité physique : c’est un conseil très basique, mais l’activité physique intense est de nature à calmer l’impatience, parce qu’elle fait sortir les pensées envahissantes (qui peuvent alors être utilisées), et parce qu’elle libère l’agacement lié à la frustration.
- Passez du mode action au mode observation : passez en mode « meta » (comme l’explique très bien mon ami Paul Devaux dans son article), c’est-à-dire observez comment chacun des autres membres de l’équipe – individuellement et collectivement, procèdent pour trouver, eux-aussi, des solutions au problème. Ce mode à 3 avantages : occuper votre cerveau et calmer ainsi l’impatience, vous faire prendre conscience de l’écart de vitesse avec les autres, et enfin, être en mesure de proposer des améliorations de processus de recherche d’idées pour l’équipe, et ainsi être perçu comme celui ou celle qui contribue au collectif.
- Développez votre gratitude : l’impatience vous empêche d’apprécier les situations telles qu’elles sont, les résultats déjà atteints, les étapes déjà franchies. Par exemple en travaillant les fameux 3 kifs par jour de Florence Servan Schreiber, ou avec ce Petit Cahier de Gratitude.
- Prenez conscience de votre vitesse : votre sur-adaptation vous fait oublier votre écart de vitesse avec les autres. Cette prise de conscience est un pas important pour comprendre comment vous êtes perçu.e par les autres, et mieux ajuster votre attitude en fonction des situations.
- Choisissez vos projets, votre contexte professionnel, vos interlocuteurs : si vous allez particulièrement vite, alors vous serez très apprécié.e dans un environnement de travail qui a besoin de cette vitesse. De même, choisir des interlocuteurs dont la vitesse vous convient mieux évitera la frustration.
Et pour tout cela, sachez vous faire aider par un coach expert dans le domaine. Or se faire aider n’est pas naturel chez le HPI. En effet, il réussit très souvent bien mieux seul que en demandant de l’aide. Et pour cause puisque l’aide leur vient de la part de personnes qui ne les connaissent pas bien. De plus, il est tellement dans l’introspection permanente qu’il estime ne pas avoir besoin d’aide pour cela. Et enfin, il estime parfois de pas mériter cette aide.
Pour aller plus loin
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Si vous cherchez à échanger avec d’autres personnes qui fonctionnent comme vous, à vous sentir moins seul.e, et vous approprier vos modes de fonctionnement spécifiques pour en faire des atouts dans votre vie professionnelle, participez à ma formation-action « Masterclass HPI » :
Et pour ne rien perdre de mon actualité c’est ici.
Cyril Barbé



