HPI / multi-potentiels : combattre la peur de l’échec pour vous épanouir pleinement.

Les HPI / multi-potentiels souffrent souvent d’atychiphobie, autrement-dit de la peur de l’échec. Ce constat peut sembler totalement contre-intuitif considérant que les HPI sont forcément doués dans tout ce qu’ils entreprennent. C’est pourtant une réalité.

Quelles sont les causes de cette peur de l’échec ? Comment se traduit-elle au quotidien et quelles conséquences sur leur carrière professionnelle ? Et surtout, comment surmonter cette peur de l’échec pour exprimer tous leurs potentiels et talents ? Lisez la suite pour le découvrir.

Quelles sont les causes de la peur de l’échec chez les HPI ?

Les recherches et observations croisées en psychologie cognitive, en neuropsychologie et dans la clinique des profils HPI montrent plusieurs causes profondes.

Un perfectionnisme cognitif et émotionnel

Les HPI présentent une tendance à l’auto-exigence supérieure à la moyenne. D’une façon générale, on peut constater qu’un individu se définit son propre niveau d’exigence suffisamment haut pour maintenir sa motivation – réussir quelque chose qu’il a déjà fait ne présente plus assez d’intérêt pour lui – mais pas trop pour que cela reste atteignable – et donc éviter une situation d’échec trop fréquente.

A ce haut niveau d’exigence des HPI, vient s’ajouter un 2nd mécanisme : leur pensée complexe et rapide leur fait voir immédiatement les multiples façons de tout optimiser. Et ils peuvent donc réviser leurs exigences à mesure qu’ils s’approchent de l’objectif initial, en se disant « je peux encore faire mieux ».

Dans un tel contexte, la réussite est forcément rare, et l’échec fréquent. Et la conclusion récurrente et inconsciente est de se dire « je ne dois pas tenter trop de projets ».

Un biais de lucidité accru

Les HPI ont une capacité de projection et d’anticipation plus marquée, liée à leur « hyper-connexion » neuronale. Ils imaginent donc fréquemment les failles possibles, voire les scénarios catastrophes. Ce faisant, leur attention se porte moins sur tous les scénarios positifs de réussite, ce qui les conduit in fine à surévaluer leurs risques d’échec, et à considérer ces échecs potentiels comme plus menaçants.

Un syndrome de l’imposteur fréquent

Les profils HPI sont plus touchés par le sentiment d’imposture. En effet, leur hyper-conscience de tout ce qu’ils ne savent pas, ou ne savent pas faire, les conduit à minimiser leurs réussites et à attribuer celles-ci à la chance plutôt qu’à leurs compétences.

De même qu’ils attribuent 100% de leurs échecs à eux-mêmes, et en minimisent les causes externes.

Résultat : l’échec devient la confirmation redoutée qu’ils ne méritent pas leur place ou leurs succès passés.

Un vécu d’écarts précoces avec l’entourage

Les enfants HPI expérimentent souvent un décalage scolaire, social ou émotionnel (Terrassier, 2002). Ils apprennent donc tôt que leur différence peut être sanctionnée par le rejet ou l’incompréhension.

Dans ce contexte, l’échec n’est pas qu’une erreur, il constitue une source potentielle d’exclusion sociale et de perte de lien, ce qui est particulièrement difficile à vivre pour un HPI dont la sensibilité est plus forte que la moyenne.

Un rapport identitaire à la réussite

Les multi-potentiels investissent leur identité dans leurs projets (Emilien, 2018). Étant passionnés et entiers, ils lient leur valeur personnelle au succès de tout ce qu’ils entreprennent. L’échec dans ce cadre est donc vécu comme une remise en cause de soi, et pas seulement l’échec du projet concerné.

C’est ainsi que le HPI peut développer une phobie de l’échec, comme une tactique d’autoprotection contre la destruction de son identité et de son estime de lui.

Quelles conséquences sur sa carrière ? Et sur sa vie en général ?

Les conséquences de cette peur de l’échec sont les suivantes :

  • La procrastination : repousser l’échéance, abandonner le sujet / le projet en cours de route, voire refuser de s’engager alors même que le sujet le motive vraiment
  • Plus généralement, une dévalorisation de soi, et une tendance à refuser les obstacles et éviter les défis, même les plus modestes, et ainsi perdre estime de soi et confiance en soi.
  • A terme : on peut finir par penser que les efforts sont inutiles et qu’on ne peut pas progresser dans ses capacités, et se sentir menacé par le succès des autres

Ce mécanisme peut devenir un véritable cercle vicieux :

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🚀 Comment apprendre à surmonter la peur de l’échec ?

Prendre conscience des causes constitue déjà un pas important pour avancer, car les HPI ont une forte propension à analyser et s’appuyer sur leurs analyses pour progresser.

Mais il peut être utile aussi de s’appuyer sur des leviers efficaces, validés par des recherches en psychologie positive et en neurosciences, ou par des praticiens du coaching professionnel.

1. Redéfinir l’échec comme feedback

  • Passer d’un état d’esprit fixe à un état d’esprit flexible, ou s’inspirer du « Power of Yet » (*) – selon les travaux de Carol Dweck sur le Growth Mindset (**) (2006).
  • Revisiter ses propres critères d’évaluation de la réussite ou de l’échec
  • Exercice concret : noter systématiquement 3 apprentissages après chaque expérience perçue comme ratée.

(*) The Power of Yet ou le pouvoir du « pas encore » : il s’agit en résumé de transformer sa phrase du « je n’ai pas réussi » en « je n’ai pas encore réussi ».

(**) Selon Carol Dweck, prendre conscience de l’existence de cette différence entre état d’esprit fixe et de croissance, et que l’on peut se situe plutôt dans le 1er cas, constitue déjà un grand pas pour sortir de ce mécanisme délétère.

2. Fractionner les objectifs et revisiter ses critères d’évaluation

  • Constat : les HPI / multi-potentiels se projettent sur des projets souvent trop élevés ou ambitieux, irréalistes dans les délais fixés.
  • Stratégie : découper en étapes ou jalons plus modestes (cf la méthode Kaizen), et savoir célébrer chaque pas franchi. Chaque micro-succès vient recalibrer le rapport à l’échec.
  • Revisiter sa propre perception de l’échec : était-ce réellement un échec sur toute la ligne, ou y a-t-il des points positifs ? A quel pourcentage ai-je atteint mon objectif ? Atteindre 100% dans le délai imparti était-il réaliste ? D’autres personnes auraient-elles atteint le même niveau que moi dans les mêmes conditions ?

3. Dissocier identité et performance

  • Travail clé en coaching : distinguer ce que je produis de qui je suis.
  • Exercice pratique : tenir un journal de ses qualités intrinsèques (créativité, curiosité, empathie, autenticité …) pour mieux les détacher des résultats obtenus.

4. Apprivoiser l’imperfection

  • Outil pratique : oser livrer un projet quand il est « suffisamment bon », et non quand il est parfait.
  • Prendre tous les feedbacks comme autant d’opportunités d’apprendre, de faire progresser le projet, ou bien, de constater que ça répond déjà aux attentes !
  • L’exercice peut être transposé dans la vie quotidienne : envoyer un mail qui n’est pas idéal, répondre de façon succincte et incomplète, pour obtenir de premières réactions …
  • S’inspirer en cela des méthodes de productivité (règle des 20-80) et de celles du Design Thinking ou de l’agilité avec les notions de MVP – Minimum Viable Product.

5. Réintroduire le jeu et l’expérimentation

  • Nous apprenons mieux par le jeu, l’exploration, et l’apprentissage actif, et les HPI en patrticulier adorent explorer et jouer.
  • Un environnement de test sans enjeu réduit l’inquiétude liée à la performance.
  • Cela peut passer par le fait de tester sa production auprès d’amis de confiance, ou de passer par un jeu de simulation avant de faire pour de vrai. Ou d’expérimenter seul pour ne pas avoir à vivre la peur du regard des autres.

6. Prendre conscience de ses différences

  • Constat : les HPI ont souvent peu conscience à quel point ils sont différents des autres. Ils jugent leurs résultats en se comparant aux autres, mais sans avoir le même niveau d’exigence. Conséquence : ils estiment avoir échoué avec des objectifs élevés, là où la plupart estime avoir réussi avec des objectifs plus modestes.
  • Clé : il s’agit de prendre conscience à quel point ils sont différents de la majorité : ils ont un haut niveau d’exigence, et des biais de perception à la fois sur cette exigence et les résultats qu’ils atteignent.
  • Une autre clé : travailler son estime de soi, pour éviter de s’autojuger et s’auto-saboter, et de ne plus dépendre du regard des autres, qui peuvent ne pas comprendre la « production » d’un HPI et la juger négativement.
  • Cela passe souvent par l’aide d’un tiers expert, comme un coach professionnel, spécialisé dans le HPI et les profils neuro-atypiques.

✅ En résumé

La peur de l’échec chez les HPI / multi-potentiels n’est pas un « défaut », mais un produit logique de leur lucidité, leur exigence et leur vécu. Elle n’est en rien une fatalité, et on la surmonte en reprogrammant son rapport à l’apprentissage et à l’erreur, en séparant identité et résultats, en cultivant une approche expérimentale, et si besoin en se faisant accompagner.

Pour aller plus loin

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Cyril Barbé

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