Les HPI / multipotentiels sont-ils des entrepreneurs nés ? Quid de leur réussite dans ce domaine ?

Dans ce précédent article, j’expliquais en quoi l’entrepreneuriat est une vraie solution de carrière pour les HPI / multi-potentiels, considérant leurs nombreux atouts dans ce domaine, mais aussi leurs difficultés à pleinement s’épanouir dans le salariat, surtout s’ils sont dans un contexte culturel et managérial manquant d’ouverture à la différence.

Mais nombreux sont ceux qui n’osent pas, par peur de l’échec, peur de l’insécurité financière, ou encore par peur de s’exposer tout simplement.

Les HPI sont-ils plus motivés pour entreprendre que la moyenne ? Entreprennent-ils plus ? Et surtout, y réussissent-ils mieux ? Quels sont leurs facteurs de succès dans ce cadre ? Cet article tente d’apporter un début de réponse à ces questions. Merci par avance de vos compléments et commentaires.

L’appétence des HPI / multi-potentiels pour l’entrepreneuriat

Les études sur le sujet sont peu nombreuses, et sujettes à débat, mais on peut citer celles réalisées par Cécile Bost, Monique de Kermadec, ou Mensa France, qui estiment que oui, les HPI ont une appétence nettement plus élevée pour l’entrepreneuriat que la moyenne : 45 à 55 % de ces profils déclarent avoir déjà envisagé ou tenté l’aventure entrepreneuriale, contre 25 % à 28% dans la population générale (chiffres INSEE).

Il y aurait donc chez les HPI / multi-potentiels une appétence entrepreneuriale environ 2 fois supérieure à celle rencontrée dans la population moyenne.

Leurs motivations principales citées sont :

  • La liberté de création et d’organisation
  • Le besoin de cohérence et d’alignement avec leurs valeurs
  • Le refus de cadres trop normés qui les freinent dans leur épanouissement

Les motivations exprimées par les créateurs en général sont les suivantes : être son propre patron à 59 %, réaliser un rêve personnel à 42 %, et gagner plus d’argent à 38 %. Il est à noter que ce dernier facteur n’apparaît quasiment pas dans les motivations des HPI en général, on voit donc bien que les motivations entrepreneuriales des HPI sont, elles-aussi, différentes.

Les HPI passent-ils plus à l’acte que la moyenne ?

On estime que 15 à 20 % des multipotentiels passent effectivement à l’acte entrepreneurial à un moment de leur carrière, contre 8 à 10 % de la population active qui crée une entreprise en France (selon l’INSEE et l’APCE). Là aussi, on voit que le taux est 2 fois supérieur chez les profils HPI, comme pour l’appétence à créer.

🧩 Synthèse comparative

Contenu de l’article

➡️ Conclusion

Les multi-potentiels sont environ deux fois plus nombreux à envisager l’entrepreneuriat que la moyenne nationale, et ils passent également deux fois plus souvent à l’acte. Ce n’est pas surprenant : leur besoin d’explorer, de créer et d’innover, et de ne pas être enfermés dans une seule voie professionnelle alimente souvent cette dynamique.

Les HPI réussissent-ils mieux dans l’aventure entrepreneuriale ?

Le taux de pérennité des entreprises en France (chiffres INSEE 2024) est de 61% à 3 ans, 50% à 5 ans, et 35% à 10 ans. Mais ces statistiques cachent une très large disparité selon les secteurs d’activités : les services aux entreprises et les activités technologiques par exemple ont des taux de survie supérieurs à la moyenne.

D’autre-part, le taux de survie ne donne pas d’information sur le chiffre d’affaires réalisé, et encore moins sur le résultat financier. Par exemple, il existe de plus en plus d’entreprises – notamment en statut micro – qui sont créées comme des activités complémentaires, et qui ne permettent pas à leur dirigeant d’en vivre, mais qui constituent un complément de revenu. La survie à 10 ans de ces activités n’est donc pas une preuve de leur réussite financière.

Côté HPI, il n’existe pas de statistiques officielles, tout au plus quelques enquêtes qualitatives et retours de terrain permettent d’esquisser quelques grandes tendances :

  • Une estimation qualitative d’experts accompagnant des profils multi-potentiels (coaches, incubateurs spécialisés) avance que le taux de pérennité à 3 ans est légèrement inférieur à la moyenne nationale, autour de 50-55 % contre 61 %
  • Comme pour la moyenne de la population, cette estimation indique que ce taux est d’autant meilleur s’ils s’appuient sur des structures d’accompagnement spécialisées (CCI, BGE, incubateurs …) et/ou s’ils s’entourent très tôt d’associés complémentaires.
  • Ils sont particulièrement doués et réussissent bien dans la phase de création, et peuvent avoir plus de difficultés sur la phase de consolidation, car : Ils ont tendance à s’ennuyer une fois la phase de lancement passée. Ils ont des difficultés à rester focalisé sur un seul projet à long terme. Ils veulent trop et trop vite diversifier leur modèle économique.

Une suggestion pour mieux réussir pour un entrepreneur HPI serait donc de s’associer à un profil plus orienté « gestionnaire » pour sécuriser leur développement.

Quels facteurs de succès pour les HPI entrepreneurs ?

Je parle assez largement des atouts et zones aveugles des HPI entrepreneurs dans ces 3 autres articles :

Je ne m’y étendrai donc pas, mais je leur recommande juste de mieux s’appuyer sur leurs points forts, et de se faire aider sur leurs points de vigilance.

➡️ S’appuyer sur leurs points forts

  • Leur aptitude à la créativité stratégique (cf mes articles #1 et #2 à ce sujet)
  • Leur capacité à imaginer des offres différenciantes et hybrides.
  • Leur vision à long terme et leur capacité d’anticipation
  • Leurs intuitions et aptitude à capter et utiliser les signaux faibles
  • Leur goût du collectif et aptitude à se connecter aux autres
  • Leur aptitude à manager et à faire grandir leurs collaborateurs et partenaires
  • Leur haut niveau d’exigence, leur agilité mentale pour pivoter, et leur aptitude à l’amélioration continue

➡️ Se faire aider sur leurs points de vigilance :

  • La gestion du temps et de leur énergie à moyen terme
  • Leur tendance à la dispersion des idées et des actions
  • Leur besoin de soutien pour le déploiement et le passage à l’échelle
  • Leurs difficultés à se vendre (cf cet autre article à ce sujet)
  • S’associer avec une ou des personnes complémentairesMais attention aux toxiques ! Les HPI sont très souvent leur proie …

🧭 Conclusion

Même si les multi-potentiels partent avec de réels atouts supplémentaires par-rapport à la moyenne pour réussir leur projet d’entreprise, et même s’ils ont une forte appétence à entreprendre, ils hésitent encore beaucoup par peur d’échouer ou de se mettre en avant, et leur taux de pérennité peut être légèrement inférieur à la moyenne.

Mais la principale cause à ces 2 maux est qu’ils n’ont pas toujours conscience de leur « différence », et donc de leurs atouts et zones aveugles. Ainsi, ils cherchent à créer et développer comme le feraient tous les autres, et à s’adresser à un large public ce qui ne leur convient pas, et ils se font accompagner par des personnes qui ne connaissent pas forcément bien leurs modes de fonctionnement authentiques. Résultats : ils n’utilisent pas pleinement leurs atouts et ne trouvent pas les bons conseils.

Comment surmonter cet écueil ? En apprenant à prendre conscience et assumer pleinement ses modes de fonctionnement spécifiques, et à en faire des atouts, et se faire accompagner par des coaches experts en HPI.

Pour aller plus loin

Participez à mon prochain webinaire gratuit sur le thème « HPI, multi-potentiels : comment [re]devenir un entrepreneur à succès ? » du mardi 13 mai 2025 à 18h30.

Si vous cherchez à échanger avec d’autres personnes qui fonctionnent comme vous, et vous approprier vos modes de fonctionnement spécifiques pour en faire des atouts dans votre vie professionnelle, participez à ma formation-action « Masterclass HPI » :

Et pour ne rien perdre de mon actualité c’est ici.

Cyril Barbé

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