HPI, multi-potentiels : comment apprivoiser et utiliser positivement votre colère ?

Les HPI / multi-potentiels ressentent souvent les émotions avec une intensité plus forte que la moyenne. Parmi celles-ci, la colère qu’ils vivent le plus fréquemment, car elle est l’émotion de la frustration, qu’ils vivent très souvent. Elle est aussi l’émotion la moins acceptée socialement, et à la colère de départ, peuvent s’ajouter, la culpabilité et la honte, et même la colère d’être en colère !

Cette colère est d’autant plus difficile à gérer pour eux, qu’elle est amplifiée par leur grande sensibilité, un sens aigu de la justice, et un cerveau bouillonnant qui alimente les ruminations.

Pourquoi les HPI sont-ils plus sujets à la colère ? Quelles en sont les conséquences ? Comment peuvent-ils l’apprivoiser ? Comment même utiliser son énergie de façon positive et constructive, pour contribuer à mener à bien leurs projets, devenir plus convaincants et impactants, et in fine s’épanouir pleinement au plan professionnel ? Découvrez-le dans cet article.

Pourquoi les HPI vivent-ils des colères intenses et fréquentes ?

L’émotion de la frustration

La colère est une émotion primordiale, déterminée par l’instinct de défense pour survivre dans l’environnement qui nous entoure. Et ce n’est pas parce que nous vivons dans un monde moderne et civilisé que les situations provoquant la colère ont disparu, bien au contraire. De plus, la colère est une émotion très mal acceptée dans notre société, car la manifester est perçu comme une incapacité à contrôler ses émotions, et donc une forme d’inadaptation sociale.

Concrètement les causes de la colère peuvent être multiples, mais on peut les résumer par ces quelques facteurs :

  • La frustration de ne pas atteindre un but, ne pas réussir à surmonter un obstacle
  • Le sentiment d’avoir subi un dommage ou un tort de la part d’une autre personne, ou le sentiment d’avoir été agressé par elle (physiquement, verbalement ou juste psychologiquement)
  • Une perception d’injustice, d’inégalité, ou d’incohérence
  • L’accumulation de stress et de tension, ce qui est de plus en plus fréquent dans notre société
  • Le sentiment d’impuissance face aux personnes ou aux événements
  • La faible estime de soi peut aussi faciliter son déclenchement

Dans le cas des HPI, ils vivent la frustration de façon très fréquente : celle de ne pas pouvoir aller aussi vitre qu’ils le souhaitent, de ne pas atteindre le haut niveau d’exigence qu’ils se fixent, d’être régulièrement incompris, rejetés, moqués, voire jalousés par les autres.

Cette incompréhension et ces difficultés à communiquer avec les autres leur donne aussi un sentiment récurrent d’impuissance, un autre facteur de colère.

Enfin, les HPI sont particulièrement concernés par le manque d’estime d’eux-mêmes, du fait des réactions d’incompréhension et de rejet dont ils font régulièrement l’objet.

De nombreux facteurs aggravants

Une sensibilité particulière aux injustices et incohérences

Par ailleurs, ils sont souvent animés par un besoin profond de sens, d’équité et de logique. Et face à des comportements qu’ils jugent incohérents, injustes, ou inefficaces, ils peuvent donc ressentir une frustration intense, qui se transforme rapidement en colère. Cette réaction est d’autant plus forte lorsqu’ils sont confrontés à des systèmes rigides, ou à des décisions qu’ils considèrent comme absurdes.

Une pensée en arborescence et un cerveau envahissant qui alimentent la rumination

Les HPI ont une capacité d’analyse rapide et approfondie. Cependant, cette pensée en arborescence et leur cerveau bouillonnant peuvent aussi devenir un piège, amplifiant la colère en explorant tous les scénarios possibles, et en réexaminant en boucle les situations vécues, entretenant ainsi et même renforçant le sentiment de colère de départ.

Une hyper-sensibilité et des émotions débordantes

Les émotions des HPI, qu’elles soient positives ou négatives, sont souvent vécues de manière extrême. Elles surgissent plus vite et plus fort que pour la moyenne des personnes. La colère peut donc surgir brusquement et s’exprimer avec une intensité déconcertante, ce qui rend les techniques classiques de gestion des émotions souvent inopérantes pour eux.

Quelles conséquences dans leur vie professionnelle et personnelle ?

Il est important de préciser à ce stade que ce n’est pas l’émotion de la colère elle-même qui est problématique, mais bien les réactions cognitives, affectives, et comportementales qui entraînent des conséquences délétères dans la vie personnelle et professionnelle.

  • Ces réactions sont mal perçues par l’entourage et engendrent des tensions relationnelles à long terme.
  • En contexte professionnel, malgré l’ouverture croissante à ces sujets, elles sont inacceptables et peuvent les décrédibiliser aux yeux de leurs collègues, de leur hiérarchie, et donc avoir des conséquences importantes sur leur carrière
  • Comme je le disais en introduction, elles induisent aussi dans le cas des HPI d’autres émotions, dont le sentiment de culpabilité et la honte, qui entraînent une dégradation de l’estime de soi, de la confiance en soi, et donc des performances cognitives et comportementales
  • Quand ces réactions sont sous contrôle en situation professionnelle, la colère va d’autant plus s’exprimer en contexte personnel et familial, avec des impacts négatifs sur les relations interpersonnelles
  • Pour les entrepreneurs, cela peut se traduire là aussi par une perte de crédibilité et de professionnalisme, et donc une perte potentielle de chiffre d’affaires
  • Les personnes qui ont ce type de réactions donnent le sentiment qu’ils ne savent pas se contrôler, et donc qu’ils ne pourront pas assumer des responsabilités (ce qui est un énorme gâchis pour eux, qui ont tant de talents à faire valoir)
  • Sur le plan de la santé, le stress chronique associé à la colère peut contribuer à des problèmes cardiovasculaires, des troubles digestifs et à l’affaiblissement du système immunitaire
  • Au niveau psychologique, les réactions associées à la colère vont provoquer l’isolement social et une répétition de situations conflictuelles

En résumé, les conséquences des réactions à la colère sont nombreuses, délétères, et à long terme, voilà pourquoi il est si crucial de savoir y faire face.

Comment apprivoiser la colère ?

Dans la mesure où cette colère, comme toutes les émotions des HPI, est plus forte et plus rapide que pour la plupart des gens, la gérer repose d’abord sur le fait de l’anticiper, c’est-à-dire de faire en sorte de ne pas être soumis à cette émotion. Ou à défaut, de faire en sorte que vous soyez seul(e) lors de la survenue de cette émotion, pour que vos réactions ne constituent pas un problème vis-à-vis de votre entourage.

Cela suppose de connaître parfaitement les contextes de survenue de votre colère (voir plus haut), et d’anticiper lorsque vous pressentez que vous pourriez être amené à vivre l’un de ces contextes, voire à l’éviter carrément.

Ensuite, il s’agit aussi de détecter les émotions masquées par la colère, comme la honte et la culpabilité, qui sont très fréquentes chez les HPI, car ils ont très peur de l’échec et de faire « mauvaise impression ». Et d’agir sur la cause de ces émotions secondaires.

Autre tactique : il s’agit de changer son interprétation des événements, puisque ce n’est pas l’événement lui-même qui provoque la colère, mais sa perception de ces évènements. Or la perception des HPI est souvent surdimensionnée, voire déformée, du fait de leur cerveau bouillonnant là encore. Il faut donc apprendre à prendre conscience de ces biais, et à contrôler son cerveau envahissant (cf cet autre article).

Il s’agit aussi d’apprendre à mieux être à l’écoute de ses besoins internes, et de les exprimer, ce qui est souvent difficile pour les HPI qui sont dans le besoin irrépressible d’être acceptés et intégrés, et qui adoptent une tactique de sur-adaptation aux autres.

Comment en faire une énergie positive et constructive ?

Comment canaliser cette colère en action constructive ? Plutôt que de la laisser s’accumuler, il s’agit de l’exprimer (comme le dit l’adage, « les émotions qui ne s’expriment pas s’impriment »). Mais comment ?

  • Par exemple par l’écriture (en entretenant un journal de vos émotions le soir)
  • En participant à des débats, qui sont des occasions d’exprimer vos avis et vos besoins
  • En concentrant votre énergie là où vous pouvez réellement agir et influer, et en évitant d’avoir des intentions pour les autres, puisque vous ne pouvez pas décider à leur place
  • Oser déminer les situations qui vous font tourner en boucle, pour sortir de ce cercle vicieux : exprimer vos besoins et demandes aux personnes concernées, …
  • Toujours patienter que la colère soit redescendue avant de reprendre contact avec les personnes concernées, pour pouvoir rester rationnel et objectif
  • Transformer l’énergie de la colère en moteur de créativité ou d’engagement dans des causes ou projets qui vous motivent
  • Développer des techniques de communication assertive pour exprimer vos ressentis sans agressivité (telle que la CNV)
  • Plus globalement, transformer l’énergie de la colère en capacité de combat constructif pour les causes qui vous importent, et pour atteindre vos objectifs ambitieux

Pour aller plus loin

Vous aspirez à tous ces objectifs ?

  • Mieux comprendre les modes de fonctionnement des HPI / multi-potentiels,
  • Savoir comment exploiter vos pleins potentiels, et les valoriser,
  • Surmonter la procrastination, réussir à vous engager durablement dans l’action,
  • Echanger entre pairs avec des personnes qui vous ressemblent et vous comprennent,
  • Et in fine, atteindre vos objectifs et vos ambitions

Participez à ma formation Masterclass HPI (la prochaine session démarre à Lyon en novembre prochain) :

Vous pouvez aussi participer à mon prochain webinaire gratuit sur le thème « HPI, multi-potentiels : comment [re]devenir un entrepreneur à succès ? » du mardi 13 mai à 18h30.

Et pour ne rien perdre de mon actualité c’est ici.

Cyril Barbé

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