Entrepreneurs HPI : comment réussir à combiner plusieurs activités avec succès ?

Les HPI / multi-potentiels aiment lancer plusieurs projets, plusieurs activités en même temps, car ils s’ennuient à ne suivre qu’un seul chemin à la fois. Mais ce mode de fonctionnement a plusieurs conséquences :

  • Ils ont tendance à se disperser, et à perdre la motivation au fur et à mesure
  • Ils peuvent s’épuiser à avoir lancé trop de projets, et trop ambitieux, à la fois
  • Ils sont perçus par leurs prospects / clients comme non réellement experts de chaque domaine ou projet
  • Eux-mêmes peuvent finir par le penser aussi, ce qui alimente leur sentiment d’imposture

Comment réussir sur ce chemin étroit entre « suffisamment » et « trop » de projets ? Quels projets choisir ? Comment pleinement assumer cet éclectisme – à l’image de la déesse Shiva qui semble savoir tout faire à la fois en toute zénitude – sans que cela n’impacte vos performances d’entrepreneur ? Découvrez-le dans cet article.

La multiplicité : une nécessité vitale pour les HPI

C’est le propre des HPI d’aimer se lancer dans plusieurs domaines ou projets à la fois, et de savoir très bien le faire. J’ai par exemple accompagné un entrepreneur qui avait une activité informatique, une autre dans les énergies renouvelables, et une troisième dans le coaching sportif. Du point de vue neurotypique, qui est majoritaire, il n’y a aucune logique ni synergie apparente entre les 3 activités, et ce cumul est perçu comme de la dispersion.

Mais lui réussissait très bien dans les 3 activités. Et il y voyait des synergies, des enrichissements croisés. Mieux encore, c’est grâce à cette multiplicité qu’il était pleinement performant dans chacune d’entre elles : c’est cette diversité qui entretenait et boostait sa motivation au quotidien, lui permettait d’innover en continu, et in fine constituait sa source d’énergie vitale.

Pour ma part, de façon très concrète, j’ai constaté que c’est parce que j’ai toujours 10 fenêtres ouvertes en même temps sur mon ordinateur que je maintien ma concentration et ma motivation sur un sujet … Très paradoxal !

La diversité et la multiplicité sont une source de motivation, d’attention, et d’énergie vitale pour les HPI, et il leur est quasiment impossible de s’en passer.

Un chemin de crête très étroit entre le « pas assez » et le « trop »

Les HPI sont aussi plus sensibles et émotifs que la moyenne. Ils vivent tout plus fort, et sont sur des montagnes russes émotionnelles. Quand ils démarrent une activité nouvelle, l’enthousiasme est à son comble et ils vont mettre une énergie folle. Ils achètent tous les bouquins, lisent tous les articles, écoutent les podcasts et webinaires, suivent toutes les formations … Cette boulimie de la nouveauté les conduit à une forme d’accumulation : tout les passionne, et il leur est très difficile de choisir.

Rapidement, s’en suit un trop plein, soit parce qu’il y a trop de projets et surrégime et qu’ils s’épuisent, soit parce qu’ils réalisent qu’il leur sera difficile d’atteindre un niveau de connaissance et d’expertise suffisant à leurs yeux – surtout avec un très haut niveau d’exigence, soit enfin parce qu’ils vivent le contrecoup de la vague émotionnelle en mode « dépression ». Résultat, ils ont tendance à tout abandonner, à « jeter le bébé avec l’eau du bain » comme on dit.

Et le plus embêtant dans tout cela est que, une fois le projet abandonné, ils ont tendance à vite l’oublier, ou juste se créer un blocage inconscient pour reconsidérer le projet sous un autre angle, d’une autre façon, ou dans un contexte plus adapté ou serein, qui permettrait peut-être de le faire réussir, cette fois-ci.

Les décisions des HPI en contexte émotionnel sont parfois inadaptées, et leur empêche de lancer dans les meilleures conditions des projets dans lesquels ils peuvent pleinement réussir.

La subtile dépendance au regard des autres

Comme déjà dit, les HPI sont plus sensibles et empathiques que la moyenne. Ajoutez à cela une forte aptitude et appétence à la remise en cause, et un sentiment récurrent d’être incompris voire rejeté, et vous obtenez des personnes qui sont facilement dépendantes du regard des autres.

Que ce soit lors de l’émergence de son idée, lors de sa conception, ou de sa mise en œuvre, un entrepreneur HPI va donc devoir lutter en permanence contre ces regards, de personnes qui ne fonctionnent pas comme lui. Dans le référentiel de ces derniers, il est impossible de devenir un réel expert dans plusieurs domaines à la fois. Voilà une raison de plus pour les HPI à s’autojuger en permanence sur la pertinence de leur multiplicité.

Certes, ils ne peuvent pas faire fi de l’avis de leurs futurs clients. Mais ce que j’a constaté, c’est qu’ils ont tendance à ne pas s’adresser aux bons clients (cf mon autre article à ce sujet). Ils auraient certainement plus de retours encourageants s’ils s’adressaient à la bonne cible.

Je dis que cette dépendance au regard des autres est subtile, car parallèlement ils savent qu’ils ont une forte personnalité, et qu’ils sont parfois capables de l’affirmer haut et fort. C’est pourquoi ils n’ont pas toujours conscience de cette dépendance. Et comment travailler un travers dont on n’a pas conscience ?

Comment choisir ses projets ? Faut-il choisir ?

Une partie du problème vient du fait que les HPI sont depuis très longtemps en sur-adaptation aux autres, et qu’ils ont lentement mais surement perdu la connexion avec une partie de leur personnalité. Combien de HPI que j’ai accompagnés m’ont dit « je me sens complètement dans le brouillard par-rapport à mes choix » ? Moi-même j’ai longtemps été dans ce cas.

Une des clés pour savoir comment choisir consiste donc à se reconnecter à sa personnalité authentique. Mais comment faire ? Comme je l’écris dans tous mes articles, cela suppose de commencer par assumer pleinement sa différence. C’est tout sauf simple, et même contre-intuitif pour un HPI, car être soi-même est inconsciemment risqué pour lui, et le pli de l’adaptation est très ancien et marqué.

Une fois assumée sa différence, un HPI peut se reconnecter à sa personnalité, et diverses choses se débloquent comme par magie : il a les idées plus claires sur ce qu’il veut, vraiment, sur l’importance et l’ordre de priorité de ses valeurs, qui lui permettent de trier encore plus facilement ses projets. Et surtout, il dépend moins du regard des autres, et peut donc plus facilement faire face aux détracteurs, aux prophètes de malheur, et plus généralement à tous ceux qui ne comprennent pas son offre.

Et je terminerai par un autre point : parfois, il faut accepter de ne pas choisir, de conserver quand même plusieurs projets, parce que, encore une fois, cette diversité est vitale pour le HPI. Mais c’est une fois pleinement ancré dans son authenticité retrouvée, qu’il saura trouver ce chemin de crête étroit entre le choix et le non choix.

Cyril Barbé

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