Lorsque l’on est originaire d’un des pays les plus pauvres au monde, en proie à la famine, qui vient à peine d’obtenir son indépendance, et sans pratiquement aucune ressource économique potentielle, il n’est certainement pas facile de voir grand dans ses projets.
Pourtant, c’est ce qu’a fait Mohamed Yunus, économiste et entrepreneur bangladais, dont l’objectif était de sortir son village de la pauvreté. En effet, il a fait le constat qu’une grande partie des problèmes rencontrés par les paysans pauvres tient à leurs difficultés d’accès à des capitaux, et que leurs terres sont trop petites pour constituer une garantie pour les banques.
En 1977, il a alors l’idée de proposer un premier micro-prêt de quelques dollars à quelques dizaines d’habitants du village, en utilisant son propre argent. Rapidement, il constate que ceux-ci améliorent nettement leur situation matérielle, tout en étant capables de rembourser le prêt sans difficulté.
Après avoir tenté, en vain, de convaincre une banque de déployer sa solution, il crée son propre établissement sous le nom de Grameen (village en bangladais). Il obtient le statut de banque 6 ans plus tard en 1983. En 1989 il exporte son modèle de micro-crédit à travers le monde, et en 2009, près de 130 millions de personnes avaient bénéficié de son modèle bancaire original. Il est devenu prix Nobel de la paix en 2006.
Mohamed Yunus a osé croire dans le développement économique de son pays, un des plus pauvres du monde, il a osé défier le puissant monde bancaire, et il a osé parier sur de très petites actions pour atteindre un objectif très ambitieux.
Être ambitieux est une question de regard et de perception, plus qu’une question de situation personnelle.
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Cyril Barbé