Être perçu comme arrogant constitue le summum de ce que les HPI / multi-potentiels veulent éviter, et consciemment ou pas, une bonne partie de leurs attitudes sont orientées vers ce but.
Pourtant, malgré leurs efforts en ce sens, dont un des effets de bord est le sentiment d’imposture, c’est une situation qu’ils vivent très souvent dans leurs relations aux autres, et qui plus est, dont ils n’ont en en général pas conscience.
Qu’est-ce qui explique ce paradoxe en la matière – obtenir le résultat exactement inverse de celui souhaité ? Pour quelles raisons n’en ont-ils pas toujours conscience ? Comment sortir de ce mécanisme délétère, comment ne plus être perçus comme arrogants, tout en assumant d’être ce qu’ils sont vraiment ? Découvrez-le dans cet article.
Perception d’arrogance : de quoi parle-t-on ?
Le Larousse renvoie à une attitude qui se manifeste par des manières hautaines, méprisantes, blessantes ou agressives. Le terme vient du latin arrogantia qui signifie « s’arroger », autrement-dit s’attribuer illégitimement, qui constitue une usurpation de pouvoir.
L’arrogance est donc d’abord question de perception : on peut tout à fait paraître arrogant aux yeux de certains, et pas du tout aux yeux d’autres personnes.
La psychologie parle à ce sujet de l’expression d’une combinaison de caractéristiques « sombres », comme le narcissisme, la psychopathie et l’agression, conduisant les personnes concernées à une vigilance pour saisir les opportunités, en écartant au passage ceux qu’ils voient comme leurs concurrents dans ce cadre, et ce quel qu’en soit le prix. Autrement-dit, les arrogants sont perçus comme « sans foi ni loi » ! Ce qui est exactement l’opposé de l’intention des HPI.
Pour quelles raisons les HPI sont-ils perçus comme arrogants ?
La plupart des HPI ne se dévoilent pas auprès de leurs interlocuteurs, justement parce qu’ils savent que ce terme lui-même peut être perçu comme arrogant, et qu’il véhicule de nombreux mythes et fausses croyances :
- Le HPI serait un « haut potentiel », supérieur aux personnes à « bas potentiel » : en réalité, chaque individu recèle en lui une forme de richesse, comme l’a bien exprimé Howard Gardner dans sa théorie des intelligences multiples, même si celle-ci fait débat, et les HPI sont très porteurs de ce principe.
- L’intelligence se mesurerait par un QI (type WAIS) : certes c’est un outil reconnu par les scientifiques. Mais qui fait l’objet de nombreux débats et limites : celui-ci ne mesure que des compétences cognitives mesurables, et ses résultats sont influencés par des facteurs sociaux-culturels ou environnementaux, et aussi par l’envie, la bonne compréhension de ce qui est demandé, la concentration, ou encore l’état émotionnel (cf article de Philippe Vivier)
- Le HPI réussirait forcément à l’école, puis dans sa carrière professionnelle, ce qui est une totale contre-vérité. Plus globalement, aucune étude sérieuse n’a prouvé qu’être HPI donnait plus de chances de réussite à long terme dans sa vie.
Plus généralement, ils cherchent surtout à ne pas gêner leurs interlocuteurs, car ils ont conscience qu’ils peuvent déranger avec leur vitesse de pensée, leur mode de réflexion décalé, leurs intuitions surprenantes et inexplicables rationnellement, ou leurs idées innovantes.
Pourtant, à l’exact l’opposé de leur intention, ils sont souvent perçus comme arrogants par leur entourage. Quelles sont les raisons à ce paradoxe ?
- D’un côté, les HPI ont du mal à ne pas être authentiques au quotidien, et malgré la sur-adaptation, ils laissent involontairement et inconsciemment transparaître leurs différences (vitesse, exigence, intuitions …), qui détonnent avec leurs interlocuteurs.
- Ayant du mal à être reconnus pour leurs talents spécifiques, ils sont souvent frustrés sur ce plan dans une société très normative, générant chez eux une frustration, et une tendance à en rajouter dans leurs attitudes pour se sentir entendus et reconnus.
- Les efforts qu’ils déploient pour être reconnus sont alors perçus comme une façon de se mettre en avant au détriment des autres, d’où l’arrogance.
- Parfois même, voyant leur humilité inefficace pour être reconnus, et leur propension à aider les autres se retourner contre eux, ils peuvent en effet tomber dans l’excès inverse.
Pour quelles raisons n’ont-ils pas conscience d’être perçus arrogants ?
Ils voient les autres à leur propre image, ouverts à la différence, et donc ils n’imaginent pas que leur côté trublion puisse déranger, être envahissant. De même, ils considèrent leurs efforts pour être reconnus sont légitimes, et n’imaginent pas en face d’eux que leurs interlocuteurs soient persuadés que, avec une telle agilité mentale, les HPI n’ont pas besoin d’aide, ou d’en faire des tonnes.
D’une façon plus générale, les HPI sont dans une telle sur-adaptation qu’ils finissent par être persuadés d’être comme les autres, alors qu’ils sont perçus comme très différents. Cette zone aveugle est la source de nombreux autres quiproquos relationnels.
Comment sortir de ce mécanisme délétère ?
De façon totalement contre-intuitive, j’affirme que pour ne plus être perçus comme arrogants, ils doivent plus s’assumer dans leurs différences. En effet, c’est en étant pleinement eux-mêmes et authentiques qu’ils sauront mieux :
- Percevoir les justes écarts de fonctionnement entre eux et les autres
- Combler correctement ces écarts, utiliser leurs capacités d’adaptation à bon escient et au bon niveau
- En particulier, prendre conscience de leur haut niveau d’exigence, qui renforce cette perception d’arrogance par les autres.
- Sortir du besoin d’être accepté ou aimé de tous, qui les conduit à placer des attentes très élevées dans leurs relations aux autres, et à leur exprimer leur déception ou frustration quand ils font en la matière un constat d’échec.
- Trouver les environnements professionnels qui leurs conviennent, et être ainsi mieux reconnus pour leurs talents spécifiques, et donc, éviter la frustration et ses impacts émotionnels et comportementaux, et sortir du besoin de reconnaissance qui peut être perçu comme envahissant par les autres.
Mais ce n’est pas simple, car toute leur vie a été orientée dans la tactique inverse. Il s’agit donc :
- De déconstruire les fausses croyances liées à ce mécanisme de sur-adaptation
- De sécuriser le HPI dans ses peurs à être vraiment soi-même
- Ce qui suppose de travailler en profondeur ses émotions, apprendre à ne plus s’en déconnecter, ou à les enfouir « dans sa poche ».
- Et aussi de travailler son estime de soi, pour oser être soi-même, et aussi exprimer leur pleine puissance.
- Ce qui suppose de prendre conscience de ses talents si originaux, et particulièrement utiles dans un monde incertain et instable
Tout cela ne peut se faire seul, bien que les HPI soient en général très doués pour trouver par eux-mêmes des solutions aux nombreux problèmes qu’ils rencontrent. En effet, ils ont besoin d’un expert en HPI qui saura pleinement les comprendre, pour les aider à prendre conscience de leurs zones aveugles, et pour oser affronter leurs peurs.
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Cyril Barbé



