HPI, multi-potentiels : des « individualistes » à la très forte contribution au collectif

Les HPI sont tellement sur-performants dans beaucoup de domaines, qu’ils peuvent adopter assez tôt dans leur vie une attitude individualiste, ou en tout cas donner ce sentiment. Pourtant, ils ont aussi une grande empathie, et une très forte propension à œuvrer pour les autres, ou au service du collectif. En réalité, cette contradiction n’en est pas une.

Mais elle les conduit à culpabiliser quand on leur pointe du doigt les moments où ils travaillent seuls, et qu’on leur brandit les attitudes idéales du parfait équipier. Alors même que, d’autres personnes de leur équipe ou entreprise peuvent être plus reconnus pour leur esprit collectif, juste parce qu’ils sont plus visibles et compréhensibles, et dans certains cas aussi plus superficiels.

Comment peuvent-ils combiner ces attitudes apparemment opposées ? Quels impacts dans leur vie professionnelle ? Comment assumer pleinement cet équilibre, et réussir malgré tout à valoriser leur contribution au collectif ? découvrez-le dans cet article.

Les HPI peuvent être individualistes

D’un côté, les HPI / multi-potentiels ont effectivement certaines attitudes individualistes :

  • Ils travaillent souvent seuls
  • Ils ont du mal à déléguer, ou à travailler en groupe

La raison principale est que, dans la plupart des cas, ils savent aller bien plus vite et bien plus loin que s’ils doivent associer un ensemble de collègues. Ils ont manifestement une vitesse de réflexion et d’imagination plus importante, et le fait de devoir entrer dans le moule d’un fonctionnement collaboratif peut leur donner le sentiment de ralentir, les freiner voire les empêcher d’élaborer toutes leurs réflexions.

Bien sûr, viendra le temps où, il devra associer le reste de l’équipe, ses collaborateurs, ses managers, à sa production d’idées et de solutions. Il devra expliquer et convaincre, ce qui n’est pas simple car il n’a pas toujours conscience de ses modes de fonctionnement particuliers. Et aussi parce qu’il est toujours plus difficile d’embarquer une équipe qui n’a pas eu l’opportunité de coconstruire cette idée ou solution.

Les HPI peuvent paraître individualistes

D’un autre côté, les HPI / multi-potentiels donnent parfois le sentiment d’être individualistes, à des moments où pourtant, ils contribuent directement ou indirectement au collectif.

  • Ils ont souvent besoin de prendre le temps de s’isoler, de se recentrer, ou simplement de se donner du temps : ce sont des moments où le HPI prend le temps de se ressourcer des temps collectifs (qui peuvent lui demander de mobiliser une forte énergie), ou de capter de nouvelles informations, qui vont plus tard servir dans sa contribution au collectif.
  • En réunion collective, que ce soit de créativité, ou de prise de décision, ils peuvent avoir besoin de calme à certains moments pour digérer et décanter toutes les informations reçues, pour être ensuite capable de faire émerger de nouvelles solutions.

Or nos vies professionnelles, nos entreprises et organisations, rencontrent un rythme toujours plus important d’obstacles et de problèmes, toujours plus complexes. Et donc, les solutions originales et innovantes des multi-potentiels, qui peuvent débloquer une équipe toute entière, ou une entreprise toute entière, sont donc essentielles au collectif

Je pense à ce directeur de département au sein d’une PME industrielle que j’ai accompagné. Il a cette aptitude particulière à imaginer des solutions aux problèmes complexes posés par ses clients, de grands comptes de l’industrie pharmaceutique ou agro-alimentaire. Sans ses aptitudes particulières, cette PME n’irait jamais répondre à ces demandes, mais grâce à lui, elle capte des marchés extrêmement lucratifs.

Les HPI sont aussi très contributeurs au collectif

Après avoir vu de quelle façon ils sont ou paraissent individualistes, voyons de quelle façon se traduit concrètement leur sens du collectif :

  • Ils ont une grande empathie en général, et aiment à se préoccuper des autres et du collectif, avant de s’occuper d’eux-mêmes. Une façon de le voir est qu’ils ont du mal à exprimer leurs besoins, et que quand ils le font finalement, ils le font de façon maladroite.
  • En tant que managers, ils savent très bien mettre en valeur les potentiels et les forces de leurs collaborateurs. Plus généralement, ils savent mettre en valeur les autres, même quand ce sont leurs collègues ou managers.
  • Ils savent aussi, en réunion avec leurs collègues, faire émerger de nouvelles idées grâce à la combinaison des idées de chacun.
  • Ils ont toujours une vision globale et d’ensemble des problèmes, leurs projets et leurs idées sont donc le plus souvent orientés pour faire progresser l’entité dans sa globalité. Ils sont aussi très attentifs et sensibles aux querelles de clochers, qui, au contraire, freinent l’intelligence collective
  • Enfin, et sans être exhaustif, ils sont très friands des organisations transversales, du mode projet, ou du mode agile, qui favorisent là encore l’intelligence collective.

Je pense par exemple à cette dirigeante d’une entreprise de l’éducation, que j’ai accompagnée il y a quelques années. Son empathie était telle, qu’elle en faisait toujours plus pour que ses collaborateurs n’aient pas trop de pression, et se sentent bien au travail. Et elle partageait un très grand nombre de décisions avec ses équipes. Au détriment de sa santé physique et morale au passage …

Comment est-ce possible de combiner deux attitudes si opposées ?

Les HPI ont cette tendance naturelle à combiner les opposés, comme je l’explique dans mon précédent article. En effet, ce sont des personnalités complexes, multiples, qui savent à quel point les choses et les événements ne sont pas si simples qu’ils paraissent.

Ils ont aussi une aptitude à se démultiplier pour accepter différents regards sur une même chose. C’est ce qui les rend aussi difficiles à capter, et à comprendre parfois.

Quels impacts dans leur vie professionnelle ?

L’immense majorité des personnes présente soit un caractère individuel, soit collectif, ou alors mitigé. Mais il est très rare qu’ils présentent les 2 visages de façon aussi prononcée. Conséquence : la majorité de leurs interlocuteurs, collègues, managers, ne sait pas trop comment les classer, dans quelle case les situer. Par défaut, ils ont souvent tendance à retenir la face moins positive, c’est-à-dire l’individualisme. Sans doute aussi parce que même dans certains moments collectifs, les HPI paraissent individualistes.

Une autre conséquence de leur mode de fonctionnement particulier, est que leurs idées originales, qui contribuent au collectif, ne sont pas toujours claires et compréhensibles, car très avant-gardistes. Or comme on dit, il ne faut pas avoir raison trop tôt (cf André Citroën ou encore Lucien Servanty, le créateur de l’avion Concorde).

L’impact de tout cela est qu’ils sont donc principalement perçus comme ne contribuant pas assez au collectif.

Comment assumer cet équilibre, tout en réussissant à valoriser leur esprit collectif ?

Car oui, les HPI / multi-potentiels ont besoin de cet équilibre. D’ailleurs, ils ne seraient sans doute pas de bons collectifs s’ils ne gardaient pas pour eux, des moments d’individualisme. Comme je dis souvent, dans la cabine d’un avion dépressurisée, la consigne de sécurité est d’abord de mettre son propre masque à oxygène, avant d’aider les autres à le faire.

Il y a donc bien besoin d’assumer pleinement ce mode de fonctionnement, qui pourtant n’est pas compris à sa juste valeur. Pour s’assumer pleinement, un HPI a besoin d’un environnement ouvert et bienveillant. Ce n’est pas toujours facile, ni maîtrisable, d’où l’importance au départ de bien choisir son environnement professionnel.

Il a aussi besoin de restaurer son estime de lui-même. J’utilise souvent la métaphore du Vilaine Petit Canard, ce conte du danois Hans Christian Andersen : le HPI a passé une partie de sa vie à recevoir des autres incompréhension, rejet, voire moquerie, pour sa différence (comme le jeune cygne né dans un famille de canards), ce qui explique sa faible estime de lui.

Il devra aussi savoir expliquer ses modes de fonctionnement, faire usage de pédagogie : les autres ne peuvent pas le comprendre et l’accepter juste sur sa bonne volonté. Il devra en particulier [ré]expliquer en quoi l’intelligence collective repose, justement, sur la richesse et la diversité des individus qui compose ce collectif, à l’image par exemple des joueurs d’une équipe de rugby, qui ont tous des rôles et qualités différents.

Il aura aussi de réaliser un travail sur lui-même, pour mieux prendre conscience de ses modes de fonctionnement particuliers. Sans cela, il va avoir tendance à soit pencher vers du tout collectif, au risque de s’épuiser, soit vers du tout individualiste, au risque d’être ostracisé et rejeté.

Ce travail sur soi ne peut se faire seul, il doit être accompagné par un coach, expert en HPI, et lui-même HPI, pour pleinement saisir les potentiels de cette différence.

Et pour aller plus loin sur ce sujet

Vous aspirez à tous ces objectifs ?

  • Mieux comprendre les modes de fonctionnement des HPI / multi-potentiels,
  • Savoir comment exploiter vos pleins potentiels, et les valoriser,
  • Surmonter la procrastination, vous permettre un engagement durablement dans l’action
  • Echanger entre pairs avec des personnes qui vous ressemblent et vous comprennent,
  • Et in fine, vous permettre d’atteindre vos objectifs et vos ambitions

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Cyril Barbé

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