HPI, multi-potentiels : réussir à exprimer vos pleins potentiels quand on est différent, l’exemple concret d’une manager dans l’industrie

Réussir à exprimer ses pleins potentiels en contexte professionnel quand on est HPI est tout sauf simple, contrairement aux idées reçues sur le sujet. C’est d’ailleurs la continuité d’une autre idée reçue, celle selon laquelle un HPI réussit forcément bien à l’école : en réalité, il existe une part très importante de HPI qui décrochent à l’école, car ils ne réussissent pas à « entrer dans le moule ».

Il en va de même en contexte professionnel : il faut aussi entrer dans le moule. Or les HPI ont cette tendance irrépressible à sortir du cadre, casser les codes, remettre tout en question. Ils sont aussi plus rapides, éclectiques, adaptables, créatifs et innovants, intuitifs, hyper-exigeants, visionnaires, émotifs et sensibles, en particulier sur certaines valeurs telles que la justice, ils aiment les défis, adorent apprendre, et ressentent en permanence le syndrome de l’imposteur, et sont ainsi persuadés d’être plus mauvais que leur entourage.

Ce décalage sur plain d’aspects génère l’incompréhension, le rejet, voire la jalousie en contexte professionnel. Et comme les HPI sont dans la sur-adaptation aux autres, ils n’ont pas vraiment conscience de ces décalages, et ne peuvent donc agir dessus efficacement.

Comment sortir de ces zones aveugles, et du déni de différence ? Comment accepter et assumer des modes de fonctionnement qu’ils ont cherché toute leur vie à masquer ou corriger ? Je vous propose de vous inspirer de l’exemple de Lauriane (*), manager dans l’industrie, que j’ai accompagnée.

Un déni de différence

Les premières paroles de Lauriane lors de notre premier échange téléphonique ont été « Je ne me considère pas du tout comme un profil atypique. » Et de rajouter quelques minutes après « mais je me reconnais quand-même pleinement dans vos articles. »

Cette réaction est extrêmement typique des HPI : ils ne veulent surtout pas apparaître comme atypiques, différents, et encore moins HPI. Ce pour plusieurs raisons :

  • Ils ont eu ce sentiment de décalage avec leur environnement toute leur vie, et ils ressentent plus que les autres le besoin de connexion aux autres
  • Ils ont très souvent souffert d’incompréhension, de rejet, de moquerie, du fait de cette différence, et ils ont très tôt appris à la masquer, comme un handicap (comme Djamel Debbouze qui cache en permanence sa main droite infirme dans sa poche)
  • Ils perçoivent le HPI comme une forme de supériorité, et donc d’arrogance, alors qu’ils ont horreur de l’arrogance et sont souvent des personnes très simples et humbles.
  • Ils ont aussi cette incroyable capacité d’adaptation, et ils adoptent très tôt dans leur vie ce réflexe de s’adapter aux autres plutôt que d’oser être eux-mêmes.

Une empathie surdéveloppée, qui conduit à l’épuisement et au burn-out

Quand enfin un HPI ose aborder ce sujet, il va continuer à « tourner autour du pot », par exemple en parlant des autres. Toujours lors de ce premier échange, Lauriane m’a dit « Vous êtes spécialiste de l’inclusion de la neurodiversité ? Parce que j’aimerais contribuer à ce sujet important au sein de mon entreprise ». En réalité, son objectif était bien d’abord de progresser pour elle-même, mais n’osait pas en parler.

En approfondissant, elle me dit « J’ai fait un burn-out il y a 4 ans. » Le fait est que 50% de mes prospects au téléphone ont vécu un burn-out, ou un épuisement professionnel, ce qui est un taux bien supérieur à la moyenne des salariés. Les HPI se donnent souvent à 200% car ils on besoin de vivre une vie intense, et de se sentir pleinement utiles, d’où cette tendance au surinvestissement, qui plus est quand on a du mal à se faire accepter.

Un décalage de valeurs déclencheur d’un besoin fort de changement

Le besoin d’accompagnement chez le HPI se cristallise souvent quand il y a un décalage entre ses valeurs et celles incarnées par son entreprise ou son organisation. Dans le cas de Lauriane, elle n’était plus en phase avec un mode managérial trop directif et ne lui laissant plus assez d’autonomie, un besoin très fort chez les HPI.

Un manque d’estime de soi

Lauriane m’a aussi dit « Dans ce contexte managérial, je perds en efficacité et en confiance en moi. » En réalité, les HPI ont globalement confiance en eux, car ils savent qu’ils apprennent vite et bien, dans beaucoup de domaines, ils sont aussi perfectionnistes et très adaptables, dont ils se sentent en général très capables d’atteindre leurs objectifs.

Par contre, ils manquent d’estime d’eux-mêmes, ce qui signifie qu’ils pensent ne pas avoir de valeur en tant que personne, du fait du sentiment d’imposture qu’ils ressentent en permanence. Et ce manque d’estime d’eux-mêmes rejaillit à terme sur leur confiance en eux.

La détection des enfants génère la prise de conscience

Beaucoup de HPI sont confrontés aussi à ce phénomène chez leurs enfants, qui souvent sont détectés via un test WISC, contrairement à eux car la détection était moins systématiquement conseillée il y a 15 ou 30 ans.

Enormément de mes contacts me parlent d’abord de leurs enfants, avant de me parler d’eux-mêmes, toujours ce syndrome de l’empathie excessive et du déni. Ce fut bien sûr aussi le cas de Lauriane, dont la fille souffrait de crises d’angoisse depuis l’entrée au collège. Mais les angoisses de sa fille ont été un révélateur de ses propres difficultés en tant que maman, mais aussi en tant que manager, dont elle avait conscience, mais ne savait comment les traiter.

Des difficultés propres au manager HPI

Le contexte de Lauriane était le suivant :

  • Un manager très bienveillant et compréhensif de sa différence, mais un collatéral aux attitudes manipulatrices avec elle, peut-être car il se sentait menacé par les grandes aptitudes de Lauriane.
  • Face à cela, des difficultés de Lauriane à se défendre, avec des réactions hyper-affectives, et des conséquences négatives non seulement sur les résultats de cette défense (inefficaces), mais aussi sur sa crédibilité en tant que leader, et son estime d’elle-même
  • Lauriane avait un mode de management très exigeant vis-à-vis de sa propre équipe, mais qu’elle ne percevait pas, avec des conséquences sur la motivation et l’engagement à moyen terme, malgré le bon niveau de cette équipe.
  • Une tendance à toujours sous-estimer ses idées au profit de celles des autres, et donc à ne pas oser exprimer ses intuitions et besoins en comité de direction, avec une frustration à la clé et des sentiments d’agacement. Ce sentiment d’illégitimité était renforcé par le fait d’être une femme dans un monde traditionnellement piloté par des hommes.
  • Une tendance au surinvestissement.

Un accompagnement aux effets très rapides

Les objectifs que Lauriane et sa hiérarchie se sont donc fixés pour son coaching étaient de l’aider à :

  • Mieux comprendre et s’approprier ses modes de fonctionnement
  • Savoir poser des limites, exprimer ses besoins, développer son estime d’elle-même et se sentir plus légitime
  • Être plus à l’écoute de son corps pour ne pas risquer un nouvel épuisement
  • Faire plus confiance à ses idées et intuitions, oser les exprimer
  • Savoir mieux gérer ses émotions, en particulier dans les relations interpersonnelles
  • Savoir mieux déléguer, faire plus confiance, et adapter son niveau d’exigence.

Des résultats tangibles sur la plupart de ces objectifs ont été visibles dès la 3ème séance, et au bout de 8 séances, Lauriane et son manager, en réunion tripartite, ont exprimé leur constat de grande satisfaction, du fait d’avoir atteint, et même dépassé ces objectifs.

Quelques semaines après, Lauriane s’est vu proposer un poste au niveau supérieur, où elle a su parfaitement exprimer son leadership et réussir, malgré les enjeux encore plus forts que dans son précédent poste.

Quels enseignements pour vous-même ?

Vous aussi, vous vivez les mêmes symptômes que je décris en introduction dans cet article ? Vous aussi, comme Lauriane, vous ne pensez pas être HPI, atypique, ou même différent ? Vous pensez juste que ces modes de fonctionnement sont autant de défauts à faire disparaître ? Et vous aussi, vous peinez à atteindre cet objectif, malgré des efforts sur vous-mêmes toujours plus importants ?

Et si vous pensez dans ce cas solliciter un coaching, surtout faites appel à un coach expert en HPI, lui-même ou elle-même HPI, ayant vécu ce que vous vivez, et de préférence qui connaît bien le monde de l’entreprise où vous évoluez vous-même.

Pour ma part, en complément du coaching individuel qui apporte des résultats rapides, je propose un accompagnement collectif, sous la forme d’une formation-action, la Masterclass HPI. Pour quels bénéfices ?

  • Mieux comprendre vos modes de fonctionnement de HPI / multi-potentiel,
  • Savoir comment exploiter vos pleins potentiels, et les valoriser,
  • Surmonter la procrastination, réussir à vous engager durablement dans l’action,
  • Echanger entre pairs avec des personnes qui vous ressemblent et vous comprennent,
  • Et in fine, atteindre vos objectifs et vos ambitions

La prochaine session de Paris démarre le mercredi 26 mars 2025 :

Vous pouvez aussi participer à mon prochain webinaire gratuit sur le thème « HPI : quel projet professionnel pour vous épanouir pleinement ? » du mardi 18 mars 2025 à 18h30.

Et pour ne rien perdre de mon actualité c’est ici.

Cyril Barbé

Partager sur les réseaux sociaux

Facebook
Twitter
LinkedIn

Catégories

Articles