Derrière son apparence débonnaire et faussement naïf, le lieutenant Columbo, personnage de la célèbre série télévisée policière américaine de 1971 à 2003, rassemble en effet plusieurs caractéristiques qu’on attribue aux HPI : obsessionnel, malin, maniaque, étourdi, humble, très fin observateur, entre autres.
Quand on y regarde de près, on y voit aussi une curiosité insatiable, des intuitions très fortes couplées à un raisonnement objectif très solide, une façon de masquer sa vraie personnalité, un décalage social marqué, et une forte sensibilité et empathie. Et j’ajouterai que Columbo est le plus souvent confronté à des meurtriers très intelligents, eux aussi.
En quoi ce personnage fictif peut-il être inspirant pour les HPI / multipotentiels ? Comment peuvent-ils, eux aussi, faire de leur personnalité atypique une brillante réussite dans une société de plus en plus normative ? Découvrez-le dans cet article.
La personnalité du lieutenant Columbo
Pensée en arborescence / curiosité insatiable
Columbo est incroyablement curieux, il ne s’arrête jamais à la première réponse. Il suit des fils invisibles pour les autres, revient sur des détails apparemment insignifiants. C’est typique de la pensée en arborescence : il explore des hypothèses multiples en parallèle.
Dès les premières minutes d’une enquête, il accumule les détails : une incohérence dans un témoignage, une tache sur un vêtement, un bruit de fond sur un enregistrement. Là où un raisonnement linéaire avancerait de manière séquentielle (indice è déduction è conclusion), Columbo laisse son esprit vagabonder sur plusieurs hypothèses et indices à la fois. Ce qui paraît brouillon est en fait une navigation dans un arbre de possibilités.
Il verbalise d’ailleurs très souvent son cheminement arborescent, qui explore chaque branche « au cas où » : « ça n’a peut-être rien à voir, mais je me demandais si … »
Appétence, compréhension, et gestion de la complexité
Par ailleurs, il refuse les solutions simplistes, ce qui est typique de la pensée complexe : il ne s’arrête jamais aux évidences, qui justement dans le cas de ses enquêtes, le conduiraient à de fausses pistes, savamment élaborées par les meurtriers.
Dans l’épisode « Dites-le avec des fleurs » de la saison 2, il est affublé d’un jeune sergent, Frederic Wilson, récemment promu et très ambitieux, qui cherche à en remontrer au lieutenant, moins à l’aise avec les nouvelles techniques d’investigation. Mais Columbo ne s’en laisse pas conter, et reste fidèle à sa façon d’enquêter, malgré les initiatives de Wilson, qui lui, va se laisser prendre par les pièges tendus par le meurtrier.
Intuition forte couplée à un raisonnement solide
La particularité de la série est que l’on connaît le meurtrier dès le début puisque chaque épisode commence par la scène de crime. L’autre particularité est que les meurtres sont tous savamment orchestrés, avec un raffinement pour construire un alibi en béton ou des faux indices.
Certes, Columbo est très vite attiré par le meurtrier, mais pas par hasard : Il sent rapidement qui est coupable grâce à une intuition très fine, une forme d’hyper-perception des signaux faibles, et il construit patiemment un raisonnement pour l’étayer. Beaucoup de HPI fonctionnent ainsi : « je sais que c’est ça la solution, je ne sais pas pourquoi, mais il faut que je trouve comment le prouver ».
Dans l’épisode intitulé « Quand le vin est tiré » de la saison 3 par exemple, Columbo est dès le début convaincu qu’il ne s’agit pas d’une noyade accidentelle, mais bien d’un meurtre, et que le mobile est économique et lié au vignoble familial. Son intuition est rapidement confirmée par des détails subtils : la température du vin, la précipitation suspecte de la mise en vente du domaine.
Multi-potentialité camouflée
Columbo semble être « juste un lieutenant », mais il maîtrise des domaines très variés pour un policier : psychologie, chimie, mécanique, sciences forensiques, droit … Et quand il ne connaît pas un domaine, que ce soit la grande musique, la chirurgie ou encore la photographie, il se fait fort d’apprendre et de découvrir en détail pour en maîtriser les essentiels. Cela illustre bien la multi-potentialité, cette appétence combinée à une aptitude à apprendre dans un grand nombre de spécialités, à devenir quasiment un poly-expert.
J’affirme qu’elle est camouflée car Columbo fait tout ce qu’il peut pour paraître un simple policier, un peu benêt, se faisant d’ailleurs au passage traiter de tous les noms par les meurtriers. Il pose des questions apparemment naïves, dont le meurtrier ne se méfie pas, mais sa négligence et sous-estimation du potentiel de Columbo finit toujours par se retourner contre lui.
Cette tactique de camouflage est aussi caractéristique des multi-potentiels, qui sont le plus souvent dans la sur-adaptation aux autres, un sujet que j’ai maintes fois développé.
Humilité et décalage social
Il est par ailleurs souvent sous-estimé à cause de ses manières maladroites, de son look négligé avec son vieil imper, et de sa vieille 403, que beaucoup prennent pour une épave. Les HPI connaissent bien ce décalage, ce sentiment d’être « à côté », ou sous-estimés, car ils n’entrent pas dans les codes classiques ou dans les moules de notre société.
Son apparente distraction est d’ailleurs stratégique, mais aussi caractéristique de profils à l’esprit constamment en mouvement.
Persévérance obsessionnelle et quête éperdue de justice
Il ne lâche jamais l’affaire. Même quand tout semble joué, et surtout dans ces situations, il continue d’approfondir. Ce côté « bulldozer intellectuel », de ne pas accepter l’injustice ni l’inachevé, est typique des profils multi-potentiels, animés par une quête de sens et de vérité.
Par exemple, dans l’épisode « Playback » de la saison 5, le meurtrier est un ingénieur en électronique qui utilise un système de vidéosurveillance sophistiqué pour se fabriquer un alibi en béton. Au lieu de se laisser intimider par la technicité du dispositif, Columbo passe énormément de temps à examiner les moindres détails des enregistrements vidéo, à vérifier les horodatages, la vitesse de lecture, et même le fonctionnement des capteurs. Son entêtement finira par avoir le meurtrier à l’usure.
Ce n’est jamais de l’entêtement stérile, c’est un acharnement méthodique, intelligent et guidé par l’intuition, qui lui permet de réussir.
Grande sensibilité et empathie
De façon assez contre-intuitive, qui plus est dans un monde de policiers qui doit ne pas se laisser impressionner, Columbo est aussi un grand sensible.
Exemple dans le « Mystère de la chambre forte » en saison 7, Abigail Mitchell est une vieille dame charmante et brillante, auteure à succès, qui commet un meurtre par vengeance personnelle après la mort de sa nièce dans des circonstances mystérieuses et tragiques. Elle enferme vivante dans son coffre-fort, celui qu’elle estime en être le coupable, dans une scène glaçante malgré l’élégance du crime.
Tout au long de l’épisode, Columbo fait preuve d’une remarquable empathie envers Abigail. Il ne la traite jamais avec brutalité ou condescendance. Au contraire, il semble comprendre la douleur qui l’a poussée à agir, et lui parle avec une empathie sincère. Et c’est précisément cette sincérité, ce respect profond pour la complexité humaine, qui désarme Abigail. Au fil de leurs échanges, elle finit par s’ouvrir à lui, avec une forme de soulagement.
Grâce à son empathie profonde, Columbo ne se contente pas de piéger ses suspects, mais les amène aussi à reconnaître intérieurement la gravité de leurs actes.
En quoi ce personnage fictif peut-il vous inspirer pour réussir à déployer vos ailes ?
Columbo est un très bon exemple de HPI masqué sous une apparence modeste et accessible. Il nous rappelle que l’intelligence ne se mesure pas à la flamboyance des apparences, mais à la subtilité des connexions que l’on crée entre les idées. Il nous démontre comment, confronté à des environnements qui peinent à comprendre ses modes de pensée, Son approche curieuse, intuitive et transversale, et sa ténacité finissent par gagner.
Dans le monde professionnel, vous vous sentez en décalage, sous-estimés ou incompris. Comment pouvez-vous, comme Columbo, incarner avec brio la revanche tranquille de ceux qui avancent à leur rythme, en tissant patiemment la toile de leur réflexion ?
- En ne cherchant pas à prouver tout de suite vos intuitions, mais en cherchant à les vérifier patiemment.
- En cultivant votre persévérance et votre ténacité, ce qui suppose de travailler votre estime de vous pour ne pas trop douter.
- En osant confronter les contradictions, les manques de sens et de logique de ceux qui vous impressionnent, comme Columbo avec ses suspects
- En osant cultiver votre singularité, en osant assumer votre différence : en aucun cas Columbo ne va chercher à être quelqu’un d’autre que lui-même, et c’est en restant bien aligné avec son authenticité qu’il finit par réussir.
- En sachant maîtriser vos émotions, et même à les utiliser de façon constructive pour contribuer à changer le monde positivement.
Et j’ajouterai que, pour tout cela, il est très difficile de progresser seul, et que faire appel à un accompagnement par un coach professionnel, spécialisé dans le HPI, est la meilleure façon de mettre tous les atouts dans votre poche et de ne pas y perdre des années.
Pour aller plus loin
Sollicitez un rendez-vous personnalisé dans le but :
- Bénéficier d’un diagnostic personnalisé
- Comprendre pourquoi vous n’arrivez pas à être reconnu au plan professionnel
- Clarifier vos objectifs professionnels
- Identifier des pistes d’actions concrètes pour atteindre vos objectifs
Vous pouvez bénéficier dans ce cadre d’un RV exploratoire gratuit et sans engagement avec moi, en cliquant ici.
Si vous cherchez à échanger avec d’autres atypiques comme vous, et vous approprier vos modes de fonctionnement spécifiques pour en faire des atouts dans votre vie professionnelle, participez à ma formation-action « Masterclass HPI » :
Et pour ne rien perdre de mon actualité c’est ici.
Cyril Barbé