On lit et on entend de plus en plus sur la résilience. Mais de quoi s’agit-il ?
La résilience est un terme technique qui vient de la physique des matériaux. Il est utilisé pour décrire la capacité des matériaux à revenir à leur état initial après avoir subi une contrainte ou une déformation.
Dans notre langage courant, ce terme a été ré-employé pour décrire la capacité des êtres humains à surmonter les obstacles, les traumatismes. Mais c’est là qu’il faut préciser les choses : on parle en France essentiellement de résilience traumatique, celle dont Boris Cyrulnik s’est fait l’excellent expert, à savoir la survie et le rebond des personnes ayant vécu des traumatismes graves.
Or il existe un autre type de résilience, peut-être moins médiatique et moins « spectaculaire », mais tout aussi importante pour le développement de l’être humain : la résilience ordinaire. Il s’agit de la capacité à surmonter les difficultés de la vie quotidienne sans que cela n’affecte durablement votre bien-être. Comme pour la résilience traumatique, il y a donc bien la notion de surmonter les obstacles qui se présentent à nous. Cela implique un état d’esprit ouvert qui trouvera des solutions à toutes choses, et qui s’adaptera à toute situation.
Mais plus encore, la résilience nous permet de vivre ces obstacles tout en étant capable de contrôler nos réactions dans l’adversité. Tout le monde a vécu ces moments où nous avons le sentiment que tout et tout le monde se met contre nous : l’accrochage en voiture, le retard au travail, la perte des clés pour rentrer, la pluie diluvienne qui s’abat sur vous, et enfin votre conjoint qui vous appelle au plus mauvais moment pour vous demander un service, par exemple. Dans ce cas, être résilient signifie que nous sommes capables de réguler nos émotions et ne pas exploser de colère ou de tristesse.
Il existe une 3ème dimension dans la résilience, moins connue mais peut-être la plus importante : c’est la notion de croissance. Dans le cas de la résilience traumatique, on parlera de croissance post-traumatique, c’est-à-dire la capacité à trouver des éléments positifs et des apprentissages utiles dans l’épreuve que l’on vient de traverser, par exemple le fait de développer une capacité de prise de recul sur les événements de la vie, et de mieux identifier ce qui est important pour soi. Dans la résilience ordinaire, il en va de même : avoir surmonté une avalanche de difficultés quotidiennes nous permet généralement d’aborder l’avenir plus serein et plus confiant, quelles que soient les difficultés ou les surprises à venir. Dans le cas d’un échec, qu’il soit personnel ou professionnel, on parlera de « rebond » : autrement-dit non seulement il y a la notion de se relever pour revenir à sa situation initiale, mais encore la notion d’aller plus haut qu’avant, notamment par le constat que l’on a appris des choses en chutant.
Par manque de connaissance de ce sujet, encore une majorité de personnes pense que la résilience est une capacité plus ou moins innée, que l’on a ou que l’on n’a pas suivant sa génétique et son environnement personnel et familial. Il est vrai que l’on nait avec un capital de départ différent suivant les personnes. Mais la grande nouvelle que nous apporte la recherche scientifique sur ce sujet, est que la résilience est aussi une compétence qui s’apprend, tout comme les maths, l’anglais, ou encore le management des hommes. Mieux encore, c’est une compétence qui peut s’apprendre facilement à tout âge. Dans le cas des enfants, leur apprentissage est particulièrement efficace et performant s’ils sont entourés de personnes résilientes, ou de personnes qui leur montrent comment elles-mêmes apprennent au quotidien à devenir résilientes. Jacques Lecomte, docteur en psychologie et Président d’honneur à l’Association française et francophone de psychologie positive, écrit ceci : « les parents, les éducateurs, sont des tuteurs potentiels de résilience pour les enfants ». Voilà qui doit nous inspirer, que ce soit en tant que parents ou éducateurs, mais aussi en tant que managers vis à vis de nos équipes …
La résilience est une des compétences que je propose de développer au travers de formations et d’un accompagnement individuel ou collectif, pour vous-mêmes, jeunes, adultes, enseignants, éducateurs, formateurs, managers, collaborateurs. Souhaitez-vous, vous aussi, apprendre à devenir plus résilient ?
Cyril Barbé