L’inspiration et les émotions comme moteurs de la réussite des projets complexes et ambitieux

En juin 2022, j’ai eu l’occasion d’interviewer une cinquantaine de dirigeants d’entreprise sur les facteurs clés de la réussite des projets complexes et ambitieux. Je les en remercie tous, et j’essaye d’illustrer dans ce premier article, à travers l’exemple de Kennedy, ce qui semble être un des moteurs les plus puissants pour réussir ce type de projets en tant que leader : je veux parler de l’inspiration et des émotions.

Ce sont aussi les émotions positives qui donnent envie de s’engager

On voit surtout les émotions comme des freins à l’action, à la rationalité, et donc à la réflexion performante. Dans le cas d’un projet complexe, il est en effet fondamental de garder sa raison et son sang-froid pour analyser efficacement, pour décortiquer la complexité en sous-ensembles plus simples, et aussi pour conserver un œil et son cap sur sa vision à long terme.

Mais parallèlement, les émotions sont au cœur de nos décisions en toute situation, et ce, de façon plus ou moins inconsciente. S’engager dans un projet complexe et ambitieux peut certes générer de nombreuses émotions négatives, dont la peur. La peur de ne pas pouvoir trouver de solution, la peur d’échouer, la peur de manquer ou perdre du temps, de manquer ou perdre de l’argent, … A l’inverse, ce sont aussi les émotions positives qui donnent envie de s’y engager, d’oser sortir de sa zone de confort, de vivre une aventure humaine extraordinaire, d’imaginer une réussite collective enthousiasmante.

Quand un homme inspiré embarque une nation 

Au tout début de la course à l’espace entre les USA et l’URSS, John Fitzgerald Kennedy prononce un discours resté célèbre au Rice Stadium, le 12 septembre 1962. Extrait : « Nous avons choisi d’aller sur la Lune au cours de cette décennie et d’accomplir d’autres choses encore, non pas parce que c’est facile, mais justement parce que c’est difficile. Parce que cet objectif servira à organiser et à offrir le meilleur de notre énergie et de notre savoir-faire, parce que c’est le défi que nous sommes prêts à relever, celui que nous refusons de remettre à plus tard, celui que nous avons la ferme intention de remporter … ».

Il joue ainsi sur la fibre patriotique des américains pour qu’ils acceptent l’idée d’investissements colossaux dans ce domaine. Mais il joue aussi sur l’esprit de défi, et l’envie de victoire qui caractérisent si bien l’esprit américain. Il joue bien sûr sur le besoin de redorer le blason de la nation US par rapport aux soviétiques qui, à cette époque là, étaient largement en avance sur eux. Tout ceci dans un contexte où la NASA était loin d’avoir identifié et défini les moyens pour aller sur la lune et en revenir.

En effet, en septembre 1962, la NASA ne dispose ni de la fusée permettant de faire ce voyage, ni des vaisseaux pour transporter les astronautes. Ils ne disposent d’aucun moyen de navigation dans l’espace (même la navigation aérienne des avions de ligne à l’époque se fait encore de façon manuelle !), ni de combinaison spatiale supportant le vide. Ils ne disposent d’aucune connaissance sur la façon dont le corps humain peut supporter une quinzaine de jours en apesanteur, ni sur la nature du sol lunaire, entre autres. Le défi est tout simplement gigantesque, jugé impossible pour la majorité. Son discours a contribué à galvaniser les équipes de la NASA, et de ses partenaires, pour réussir ce qui semblait impossible jusqu’alors.

Il a aussi su raconter une histoire qui nous fait tous encore vibrer d’émotions, celle de 2 américains qui iraient fouler le sol sélène et en revenir vivants sur Terre. Il a su donner un cap, avec l’échéance de la fin de la décennie. Son projet lui survécu puisqu’il a été assassiné en décembre 1963, mais la NASA a su capitaliser sur ses réussites et entretenir l’envie, grâce à son art de la communication via les médias.

Nous avons besoin de personnes comme Kennedy dans nos organisations

Rêver et faire rêver est encore un puissant moyen pour donner envie à une équipe de s’engager dans un projet complexe et ambitieux, de développer sa persévérance sur le long terme, sa résilience pour surmonter les obstacles, et en faire des atouts pour grandir, et in fine pour lui permettre de réussir ce projet.

Un dirigeant qui veut engager un projet complexe et ambitieux doit donc devenir inspirant comme Kennedy le fut.

Pour embarquer durablement ses équipes dans ces projets, il doit aussi oser leur exprimer et partager ses émotions.

Il doit enfin identifier et accompagner les leaders et pionniers au sein de son organisation, qui eux aussi, ont ces aptitudes à l’inspiration et aux émotions.

Cyril Barbé

En savoir plus sur ce sujet : suivez ma Masterclass du 13 juillet 2022.

Remerciements

Cédric Evain / Ville d’Héricourt

Emmanuel Vassort / Groupe Bleu Océane

Sophie Danlos / Département des Yvelines

Stéphane Cubaynes / Color Pro

Pierre Béal / Numtech

Gaëlle Monteiller / TOD

Mounaïme Mounawar / —

Samuel Poulain / Le Verre Fluoré

Gilles Hascoët / Fonderies Lemer

Xavier Cochinaire / Stellantis

Jean-Damien Lemettre / ACES Partners

Jean-Christophe Romatet / ADC Conseils

Régis Cazin / Arbane Group

Amir Reza-Tofighi / Vitalliance

Christine Marijnen / Springbok

Agnès Houpiart-Dupré / Sobemab-3S

Michel Mayslich / Cosarde Consulting

Vianney Tuffal / Waterair

Nicolas Pouvillon / NPI Business Partner

Bertrand Gaydon / E4V

Olivier Gillot / Efor Group

Claude Tardy / —

Mathieu Caranobe / In Media Vita

Eric Flamant / Weiss Technik France

Jacques Greiveldinger / Smovengo

Cédric Mazière / Oasis 21

Nicolas Kerbellec / Olnica

Yves Laqueille / Groupe des Industries Métallurgiques

Pierre Bournais / Groupe Terres de France

Christophe Arnaud / Micro-Omix

Alexandre Breerette / Explain

Gilles Girard / Themis Conseil

Jean-Philippe Lacharme / Saint-Gobain

Ludovic Hantz / Ecoterem

Bruno Virieux / Digitsole

Bruno Génuit / Demain Un Autre Jour

André May / Everwatt

Marie-Caroline du Réau / Webhelp Medica

Jean-Louis Decosse / Climb’Up

Johann Faure / Préfecture Région Pays de Loire

Marc Tessier / Bloomin

Jacques Marionneau / —

Luc-Marie Simonnet / BDR thermea

Christophe Legros / GTM Ouest Vinci

Emmanuel de Cursay / X-PM Transition Partners

Patrick Serrafero / IKNOVA

Terence Burcelin / BicyCompost

Lionel Bouquet / Groupe ARKEA

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