Tout le monde n’a que ce mot à la bouche aujourd’hui pour réussir sa carrière professionnelle : réseauter. Les HPI ont de réelles aptitudes dans ce domaine, car ils sont empathiques, à l’écoute, ouverts d’esprit, curieux d’apprendre en permanence, et ont une forte capacité d’adaptation à l’autre.
Pour autant, je constate que c’est loin d’être si facile pour la plupart d’entre eux. Ou que certains savent très bien le faire, mais ressentent un côté artificiel et s’y épuisent facilement.
Dans cet article, découvrez pour quelles raisons les techniques classiques de réseautage ne conviennent pas toujours aux HPI, et quelles techniques spécifiques adopter pour booster votre carrière.
Méthodes classiques de réseautage : késaco ?
Je parle par exemple d’un club de professionnels se réunissant régulièrement, comme il en existe des tonnes (plus ou moins orientés business). On s’y rassemble en général avec au moins 20 autres personnes, issus de domaines et expériences diverses, et c’est cette diversité culturelle qui est sensée créer l’enrichissement mutuel.
Cela se passe le plus souvent le soir après le travail, ou le matin tôt, ou encore le midi à l’occasion d’un déjeuner. Le format est souvent prédéfini, assez cadré, pour optimiser le temps de chacun, et créer les conditions de l’intelligence collective.
Le but est d’échanger pour faire connaissance, connaître le métier, le parcours et les expertises de l’autre, pour être plus en mesure de le recommander auprès de vos propres contacts, qui pourraient avoir besoin de ses compétences.
C’est un exercice indispensable pour les entrepreneurs, qui ont ainsi l’occasion de créer des relations privilégiées, de confiance mutuelle, et ainsi faire connaître leur offre et faciliter un futur acte d’achat potentiel.
Pour des collaborateurs ou managers, l’intérêt est multiple :
- S’ouvrir à d’autres champs professionnels que le sien, découvrir de nouvelles opportunités auxquelles on n’a pas pensé, et prendre conscience de sa polyvalence et capacité d’adaptation dans de nouvelles filières.
- Créer des contacts privilégiés, que ce soit avec des futurs collègues ou futurs managers, voire recruteurs potentiels, et ainsi faciliter ses éventuelles candidatures.
- Développer son aptitude à se présenter sous son meilleur jour, à peaufiner son discours et ses attitudes – son « personal branding » comme on dit.
- Donner du rythme et une dynamique à sa démarche de carrière, et s’entraîner à sortir de sa zone de confort, ce qui ne manquera pas d’arriver lors d’un futur changement de poste.
En quoi les méthodes classiques de réseautage sont inadaptées aux HPI ?
Cela peut sembler contradictoire avec ce que j’ai écrit en introduction, puisque les HPI sont ouverts, curieux, empathiques, et donc en général très sociables (sauf pour ceux qui ont beaucoup souffert de leurs relations à autrui, ou qui souffrent de certains troubles autistiques).
Mais voilà, ce genre de rencontres, qui sont souvent en petits comités, mais qui peuvent parfois aller jusqu’à une centaine de personnes, leur posent plusieurs problèmes :
- Ils sont en général mal à l’aise en grands groupes, car ils se sont toujours sentis différents, à part, et ont du mal dans ce contexte à identifier leurs « points d’appui », ceux sur lesquels ils vont pouvoir compter pour une forme d’ouverture et de bienveillance à leur égard
- Ils sont très sensibles à l’authenticité, or ce type de rencontres où il faut savoir se marketer et bien savoir parler leur donne le sentiment d’un aspect très artificiel
- Ils n’aiment pas et s’adaptent mal à un cadre trop convenu ou contraignant, ils apprécient au contraire une dimension liberté et créativité, d’autant plus qu’ils sont de véritables caméléons polyvalents, et ne savent pas bien et n’aiment pas se placer dans une case !
- Ceux qui s’en sortent le mieux sont surtout les beaux parleurs, ceux qui savent donner le change. Mais les HPI ont souvent le sentiment d’imposture, ce qui les met mal à l’aise pour s’exprimer sur eux-mêmes.
Comment réseauter efficacement quand on est HPI ?
Le réseautage de HPI doit donc respecter un certain nombre de règles :
- Préférez les échanges individuels, ou en tous petits groupes de 4 à 5 maxi
- De préférence avec des personnes choisies à l’avance, dont on sait qu’ils auront une oreille attentive et bienveillante à votre profil un peu particulier
- Dans un contexte libre et sans enjeu particulier ni cadre prédéfini
Il suppose aussi un certain nombre de conditions de réussite :
- Être à l’aise avec votre différence, votre atypicité (ce qui suppose d’avoir une bonne estime de soi, ou d’y avoir travaillé)
- Ne pas chercher à plaire à tout prix à votre interlocuteur, savoir rester vous-même en toutes circonstances, cela aura bien plus d’impact même si vous ne correspondez pas à ses besoins
- Savoir argumenter sur vos atouts atypiques, ce qui suppose de les avoir identifiés, et formalisés, ce qui n’est pas si simple quand on est ultra-polyvalent et adaptable
- Se définir des objectifs précis à l’avance, par exemple « obtenir le nom d’un contact RH dans telle entreprise, et s’y tenir (c’est souvent difficile pour un HPI d’oser demander)
- Se définir à l’inverse des objectifs raisonnables, ne pas s’en mettre trop, au risque d’être déçu, voire de déranger son interlocuteur par son haut niveau d’exigence
- Enquêter sur les attentes de votre interlocuteur, pour savoir ce qu’il pourrait attendre de vous en retour, mais aussi pour savoir ce qui peut l’intéresser chez vous (eh oui, c’est possible !)
- Faire le bilan à l’issue de l’échange, pour ne pas « perdre de temps » avec des personnes qui n’ont pas besoin de vous, ou ne peuvent pas vous recommander, et pour mieux cibler vos prochains réseautages.
Pour aller plus loin
Le réseautage – et plus généralement l’ouverture aux autres, que ce soit vers l’extérieur de l’entreprise ou même en interne – est particulièrement important quand on est manager, non seulement pour être plus performant, mais aussi et surtout pour booster sa carrière. Les managers HPI sont donc spécifiquement concernés par ces questions, s’ils veulent être pleinement reconnus dans leurs compétences.
Cela suppose d’avoir pleinement conscience de sa spécificité, et de conduire un travail sur soi pour l’assumer.
Cyril Barbé